Quelles sont les différences entre Oracle et Devin dans les deux œuvres Œdipe roi de Sophocle et de Pasolini ? Continuer la lecture de L’ORACLE ET LE DEVIN
(1)
Quelles sont les différences entre Oracle et Devin dans les deux œuvres Œdipe roi de Sophocle et de Pasolini ? Continuer la lecture de L’ORACLE ET LE DEVIN
(1)
Ce qu’on appelle le regard caméra, c’est le puissant procédé qui est né de ces essais cinématographiques. Le comédien tourne ses yeux vers l’objectif et le spectateur entre en lien direct avec la fiction. Le regard caméra crée cette interaction pourtant bien proscrite entre le personnage et le spectateur. Que ce soit pour nous interpeller, nous mettre mal à l’aise, appeler à l’aide, ou encore faire de nous des complices, le regard caméra est une stratégie cinématographique . Continuer la lecture de Le regard caméra chez Pasolini
(1)
Oedipe-roi est une pièce du dramaturge antique Sophocle (495-406 av. JC), ce mythe mêlant deux horreurs, le parricide et l’inceste. La pièce Œdipe roi met en scène le mythe devenu célèbre d’Œdipe, descendant de Cadmos, petit-fils de Labdacos, fils de Laïos et de Jocaste, souverains de Thèbes. Dans ce mythe Oedipe va apprendre son tragique destin : Il va tuer son père et épouser sa mère. Oedipe va alors tout faire pour s’en défaire. Nous nous demanderons alors comment Oedipe est caractérisé comme fils de la fortune.
Dans un premier temps nous verrons qu’Oedipe est un personnage héroïque mais que son destin le rattrape toujours.
I- Un personnage héroïque :
A sa naissance, Oedipe semble avoir été mis au monde pour devenir un
héros :
fils d’un roi et d’une reine il sera cependant abandonné mais sera rapidement
retrouvé et recueilli par une famille, une autre famille royale qui l’accueillera
comme un cadeau de la fortune puisqu’ils ne pensaient pas avoir d’enfant un
jour. À l’âge adulte et après avoir quitté cette famille adoptive, son destin le
mènera une fois de plus à la royauté : à son arrivée à Thèbes, Oedipe délivre
la ville du Sphinx et de cette manière la sauve de la Mort et se retrouve à la
tête de la ville : il devient alors roi. Après qu’il a épousé la reine de la ville,
et qu’il a été sacré roi, la peste apparaît. En bon roi et se souciant de son
peuple, Oedipe n’hésite alors pas à se lancer à la recherche de la cause de
cette malédiction qui s’abat sur Thèbes. Après la découverte du meurtre de
Laïos et de l’impunité du meurtrier de l’ancien roi de Thèbes, Oedipe décide
de se lancer dans une quête afin de retrouver et punir le coupable de cette
maladie meurtrière. Il cherchera sans relâche des témoins avant que
malheureusement, son terrible destin ne soit révélé au grand jour. Malgré
son destin morbide, Oedipe apparaît comme un personnage qui ne cessa
jamais d’agir de façon héroïque, y compris dans les moments les plus
sombres de sa vie.
II/ Son destin qui le rattrape
En effet, lorsque Œdipe rencontre la Pythie, elle lui annonce un terrible destin: il tuera son père et aura des relations sexuelles avec sa mère. Dès lors Œdipe tentera d’échapper au tragique destin qui lui a été prédit par la Pythie, mais il ne réussit guère à y échapper. En effet comme nous pouvons le voir chez Pasolini, Œdipe prenant la fuite après avoir découvert quel sera son tragique destin, se retrouve à un carrefour et décide de tourner sur lui-même en se cachant les yeux pour laisser le hasard décider de sa prochaine destination. Mais le hasard le ramène au chemin qui rejoint la ville de Thèbes. On constate alors ici que malgré l’envie de fuir son destin, celui-ci réussit à le rattraper. On peut encore voir qu’Œdipe essaie de fuir la réalité avec la taille de son chapeau qui lui cache les yeux, comme s’il ne voulait pas voir ce qui lui a été prédit encore une fois.
Oedipe est un personnage héroïque mais qui n’a pas pu accomplir sa mission jusqu’à la fin à cause de son tragique destin. En effet Oedipe va tenter le hasard pour échapper à sa destinée, ce qui ne va que le rapprocher de son destin. Malgré son côté héroïque pour sauver son peuple, Oedipe reste un personnage tragique avec une fin dramatique.
BEGUE Wendy
CAZANOVE Maëli
LEROY Camille
(0)
Prologue |
Exodos |
Progression |
|
Que peut-on dire de la progression de la pièce en comparant le prologue et l’exodos ? |
|||
Personnages |
Œdipe – le prêtre – Créon – Le peuple |
Messager – Coryphée – Œdipe – Créon – Chœur |
Personnage annonçant l’identité d’Oedipe qui fait son apparition dans l’exodos |
Personnage d’Oedipe |
Au début, c’est un roi arrogant (« on me verra sans doute triompher ou périr ») et proche de son peuple |
Il délaisse le pouvoir en faveur de Créon : (« oh prince, noble et généreux prince ! ») Il est affaibli, isolé du peuple : (« dans des lieux où personne ne m’adresse plus la parole ») |
Il passe d’un statut envié à une personne en marge de la société |
Lieux / Contexte |
Devant le palais d’Œdipe |
À l’extérieur du palais |
Ne change pas -Symbolique de la famille et du lieu de la naissance d’Oedipe. |
Événements |
-Le prêtre parle au nom de la foule de la peste qui frappe la ville. -Œdipe fait la promesse de les aider. -Œdipe s’entretient avec Créon qui lui fait part de la solution que les oracles lui ont transmis. -Introduction de l’intrigue. |
-Évocation de la mort de Jocaste. -Mutilation d’Œdipe. -Plainte du chœur et d’Œdipe. -Tirade d’Œdipe assumant son destin. -Œdipe qui s’adresse finalement à ses filles -Résolution de l’intrigue. |
Intrigue résolue |
Registre |
Tragique : -évocation de l’oracle (les dieux) -la peste (la mort) |
Tragique : -destin révélé (intervention des dieux) -mort de Jocaste (la mort) -récit du messager (péjoratif) |
N’a pas changé |
Atmosphère |
Foule affligée (« tout le reste du peuple, pieusement paré, est à genoux ») Atmosphère cataclysmique. (« La peste s’est abattue sur nous ») |
Libération de la population (Œdipe qui incarne la malédiction, quitte la ville) en opposition avec le malheur d’Oedipe (« tuez-moi, jetez-moi à la mer ») Atmosphère ambivalente. |
Malheur de la population → malheur d’un seul homme (« Emmenez mes amis l’exécrable fléau ») Le problème de la peste est résolu, Œdipe s’en va |
Dialogues |
Premier dialogue entre Œdipe et le prêtre et ensuite entre Œdipe et Créon. |
Entre le messager et le coryphée, entre le coryphée et Œdipe, puis entre Œdipe et Créon. |
Le prêtre (qui annonce l’intrigue) est remplacé par le messager (qui l’a résolue) |
Soanjhara Addée, Morgade Fiévet, Stessy Infante
(0)
Oedipe a été élevé par des parents adoptifs. En effet, ses parents biologiques ont décidé de l’abandonner suite à la révélation que leur a fait la Pythie : celle-ci disait qu’Oedipe épouserait sa mère et tuerait son père. On peut se demander par quels moyens la figure paternelle est représentée. Dans une première partie nous étudierons la figure paternelle du père biologique : Laios. Puis dans une seconde partie, nous verrons le père adoptif: Polybe qui est présent dans la vie d’Oedipe.
Les parents biologiques d’Oedipe sont Jocaste et Laios.
Laios était un père indigne, il a voulu faire tuer son enfant en l’exposant pour qu’il soit dévoré par les bêtes sauvages, ce qui était un supplice courant dans l’Antiquité. Il est probable que le serviteur ait en réalité obéi à son maître et cloué les pieds de l’enfant, car sans cela ses parents adoptifs ne lui auraient pas donné le nom de «pieds enflés». Un berger a trouvé l’enfant agonisant et l’a délivré par compassion.
On peut voir aussi que Laios est un mauvais père parce qu’il était jaloux de son fils, il aurait préféré avoir sa femme pour lui seul. Il ne montre pas d’affection à son fils dans l’œuvre de Pasolini: nous pouvons voir qu’il a un regard dur, lorsqu’il regarde son fils dans le landau pendant que sa mère était allée rejoindre ses amis et aussi au moment où les parents sont rentrés du bal et qu’Oedipe s’est mis à pleurer, son père est allé le voir en le regardant encore une fois avec méchanceté et dégoût. Chez Sophocle, dans le KOMMOS nous pouvons comprendre la violence du combat lorsqu’Oedipe dit «Ô vous qui avez bu mon sang, que mes propres mains ont versé, le sang paternel – vous souvenez-vous d’Oedipe ».
Dans le livre le personnage de Polybe est absent. Le messager annonce simplement la mort de Polybe et donc le couronnement d’Oedipe. A contrario dans le film, Pasolini fait jouer le personnage de Polybe, qui intègre Oedipe dans sa vie, son palais. Il fait d’Oedipe son fils légitime, en oubliant totalement les liens du sang, mais plutôt en valorisant ceux du cœur, par exemple après que le berger trouve le nourrisson Oedipe dans le désert et l’accompagne au palais de Polybe, celui-ci est surexcité de l’arrivée de cet enfant et accourt tout joyeux vers Mérope en élevant Oedipe au ciel qu’il surnomme « Fils de la Fortune » comme un cadeau des dieux.
Mais encore Polybe a incité Oedipe à être indépendant, à prendre ses résolutions en considération, afin d’éclairer sa vie, surtout quand il annonce à ses parents qu’il a fait un rêve plutôt flou et qu’il souhaiterait le clarifier en se rendant chez la Pythie. C’est d’ailleurs Polybe qui conseille à Oedipe d’y aller seul, comme un homme, par ses propres moyens, contrairement à sa mère qui voulait qu’une escorte accompagne leur fils.
Pour conclure nous pouvons voir qu’il a eu deux figures paternelles mais qu’il a reçu de l’amour de la part de Polybe son père adoptif et non de la part de Laïos son père biologique.
Alyssa Mérion, Minamey Permal, Solène Vienne
(0)
La pièce Oedipe roi est une tragédie grecque de Sophocle (495-406 av. JC). Elle a été représentée vers 430-420 av. JC à Athènes et aurait remporté la deuxième place au concours dramatique lors des Grandes Dionysies au cours desquelles avait lieu traditionnellement plusieurs représentations théâtrales. L’Œdipe roi de Pasolini s’affiche comme une réécriture de la pièce de Sophocle. En quoi ce titre est-il révélateur pour les deux œuvres ? Dans une première partie nous verrons la signification du nom Oedipe, dans une seconde partie nous étudierons l’importance de son règne dans les deux œuvres et dans une dernière partie nous comprendrons pourquoi l’auteur a choisi ce titre. Continuer la lecture de Analyse du titre
(0)
Sophocle est l’un des trois grands tragiques grecs de l’Antiquité avec Eschyle et Euripide. Il est principalement l’auteur de cent vingt-deux pièces dont une centaine de tragédies, mais dont seules huit nous sont parvenues dont Œdipe Roi, joué pour la première fois en 425 avant J-C. Pier Paolo Pasolini est un écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien né en 1922 et mort en 1975. Dans le cadre de sa trilogie grecque, il reprend la tragédie de Sophocle, Œdipe Roi qu’il réalisera en 1967 et qui connaîtra un certain succès. Que ce soit dans le mythe de Sophocle ou la réadaptation cinématographique de Pasolini, des lieux similaires sont repris et renforcent l’aspect du mythe. Ainsi nous pourrons nous demander quelle est l’importance des lieux dans Œdipe Roi. Nous verrons alors le symbole de la quête d’œdipe puis les différents aspects politiques et religieux de ce mythe antique. Continuer la lecture de Les lieux importants dans Œdipe Roi
(0)
Nous commencerons l’année scolaire par l’étude de Oedipe-roi, l’oeuvre de Sophocle et le film de Pasolini.
Vous devez donc vous procurer le livre de Sophocle, à lire pendant les vacances, dans l’édition suivante:
Vous pouvez voir le film de Pasolini en version espagnole (rassurez-vous: les dialogues sont rares!) sur Youtube en attendant de vous procurer la version originale.
Bonnes vacances et bonne lecture!
Classe terminale de la série littéraire
Programme de littérature pour l’année scolaire 2016-2017
NOR : MENE1608484N
note de service n° 2016-059 du 11-4-2016
MENESR – DGESCO MAF 1
Texte adressé aux rectrices et recteurs d’académie ; au directeur du service interacadémique des examens et concours d’Île-de-France ; aux inspectrices et inspecteurs d’académie-inspectrices et inspecteurs pédagogiques régionaux de lettres ; aux proviseurs ; aux professeurs de lettres
Références : arrêté du 12-7-2011 (J.O. du 20-9-2011 et B.O.E.N. spécial n° 8 du 13-10-2011)
Pour l’année scolaire 2016-2017, la liste des œuvres obligatoires inscrites au programme de littérature de la classe terminale de la série littéraire est la suivante :
A. Domaine d’étude « Littérature et langages de l’image »
Œuvres
– Sophocle, Œdipe Roi (édition au choix du professeur).
– Pier Paolo Pasolini, Œdipe Roi, film italien, 1967 (édition au choix du professeur).
Le programme de l’enseignement de littérature en classe terminale de la série littéraire (arrêté du 12 juillet 2011 publié au B.O.E.N. spécial n° 8 du 13 octobre 2011) indique que le travail sur le domaine « Littérature et langages de l’image » doit « conduire les élèves vers l’étude précise des liens et des échanges qu’entretiennent des formes d’expression artistiques différentes ». L’inscription au programme de la tragédie de Sophocle Œdipe Roi (~425 av. JC) et de la version filmique qu’en a donnée Pier Paolo Pasolini (1967) met en jeu les relations entre littérature et langage cinématographique. La pièce de Sophocle et le film de Pasolini relèvent à l’évidence de la relation d’adaptation. La lecture croisée de l’un et de l’autre, recourant aux outils d’analyse adéquats à chacun, permettra aux élèves d’apprécier les œuvres « dans la double perspective de leur singularité et de leur intertextualité ».
Avec Œdipe Roi, Sophocle ouvre une nouvelle ère du tragique, dont les conflits ne jouent plus seulement entre l’humain et des forces divines, mais aussi entre le sujet et sa propre conscience, faisant surgir ainsi l’individu au cœur de la Cité.
L’Œdipe Roi de Pasolini s’affiche comme une réécriture de la pièce de Sophocle. Emblématique du « cinéma de poésie » théorisé par le réalisateur, le film fait de la tragédie antique l’archétype d’un questionnement sur soi, qui met aussi en jeu l’énigme de l’identité créatrice. Doublement dépaysée dans le temps et dans l’espace, la pièce y est enchâssée dans une fable autobiographique qui la réinterprète à la lumière des thèses freudiennes sur le « complexe d’Œdipe ». De la cristallisation initiale à la sublimation finale, le film relate, en s’attachant à manifester cinématographiquement la subjectivité d’un auteur, un parcours initiatique dont la tragédie grecque retrace, en abyme, la préhistoire. Traitée sur un mode onirique, la pièce de Sophocle s’inscrit dans le film à la manière d’un scénario inconscient et archaïque, dans lequel symboles et silences sont aussi signifiants que les mots, les sons et les cris. À la fois autoportrait et figure légendaire, le héros tragique devient, comme dans la pièce antique, le vecteur d’une interrogation sur la condition humaine, dont la portée universelle est clairement signifiée par le syncrétisme culturel qui caractérise le choix des décors, des costumes et de la musique.
La tragédie antique se fait aussi, conformément à sa fonction originelle, l’instrument d’une mise en question du présent. La transposition de la pièce de Sophocle dans un univers « primitif » et « barbare » traduit, chez Pasolini, une nostalgie du sacré, dont l’oubli ou la négation fonde le tragique moderne. L’épilogue du film, inspiré d’Œdipe à Colone, l’infléchit vers une réflexion sur le collectif, de nature politique, qui tout à la fois rappelle l’origine de la tragédie et appelle une réflexion sur le rôle de l’homme, et plus particulièrement de l’artiste, au sein de la Cité.
Quelques ressources pour les professeurs
sur la tragédie et sur Œdipe Roi de Sophocle :
– Aristote, Poétique (trad. J. Hardy), Gallimard, « Tel », 1996.
– Nietzsche, Friedrich, La Naissance de la tragédie, Gallimard, Folio Essais, 1989.
– Sodini-Dubarry, Christine, Étude sur Sophocle, Œdipe Roi, Ellipses, « Résonances », 1994.
– Hoffmann, Georges, Œdipe Roi, Puf, « Études littéraires », 1990.
sur le film de Pasolini :
– Bernard de Courville, Florence, Œdipe Roi de Pasolini. Poétique de la mimèsis, L’Harmattan, 2012.
– Ceccatty (de), René, Pasolini, Gallimard, « Folio biographies », 2005.
– Duflot, Jean, Pasolini. Entretiens avec Pier Paolo Pasolini, Pierre Belfond, 1970.
– Revue d’esthétique, n° 3 hors-série : « Pasolini », Paris, Jean-Michel Place, 1992.
– Vontrat, Fabienne, « Œdipe Roi de Sophocle à Pasolini », http://www.la-psychanalyse-encore.fr/La_psychanalyse_encore/PSYCHANALYSE_et_CINEMA_files/oedipe-roi-de-sophocle-à-pasolini.pdf
Sur le mythe d’Œdipe :
– Lobo, Ana Lúcia, « Freud face à l’Antiquité grecque : le cas du Complexe d’Œdipe »,
http://anabases.revues.org/185
– Scherer, Jacques, Dramaturgies d’Œdipe, Puf, 1987.
– Vernant, Jean-Pierre et Vidal Naquet, Pierre, Œdipe et ses mythes, éditions Complexe, « Historiques », 2006.
– Vogin, Magali, « La fuite d’Œdipe de Corinthe à Thèbes », http://etudesromanes.revues.org/620, 2012.
Ressources visuelles
– Court extrait d’une interview de Pasolini sur Œdipe roi : www.ina.fr/video/I04154749
– Plusieurs extraits de différentes versions du mythe d’Œdipe sont visibles en ligne sur le site : http://fresques.ina.fr/en-scenes/parcours/0021/la-tragedie-grecque-et-ses-reecritures.html
B. Domaine d’étude « Lire-écrire-publier »
Œuvres
– André Gide, Journal des Faux-Monnayeurs.
– André Gide, Les Faux-Monnayeurs.
Le programme de l’enseignement de littérature en classe terminale de la série littéraire (arrêté du 12 juillet 2011 publié au B.O.E.N. spécial n° 8 du 13 octobre 2011) indique que le travail sur le domaine « Lire-écrire-publier » invite les élèves « à une compréhension plus complète du fait littéraire, en les rendant sensibles, à partir d’une œuvre et pour contribuer à son interprétation, à son inscription dans un ensemble de relations qui intègrent les conditions de sa production comme celles de sa réception ou de sa diffusion ». Dans cette perspective, l’étude conjointe du Journal des Faux-Monnayeurs et des Faux-Monnayeurs d’André Gide privilégiera la réflexion sur la genèse de l’œuvre, par la découverte et l’exploration du processus de création littéraire.
Loin de donner à voir les différents états du roman, à travers les manuscrits et brouillons qui en constitueraient l’avant-texte, le Journal des Faux-Monnayeurs relate et réélabore l’histoire de sa composition. Du projet initial d’écrire une suite aux Caves du Vatican à l’élaboration d’une intrigue où Lafcadio est finalement absent, ces deux cahiers décrivent la mise au point d’un projet romanesque. À la fois carnet de travail et laboratoire de création, le Journal des Faux-Monnayeurs est le témoin du dialogue constant de l’écrivain avec lui-même, dont l’œuvre est le produit. Outre des anecdotes, des documents et des notations autobiographiques qui feront – avec de nombreux passages du Journal personnel de l’écrivain – la matière première de la fiction romanesque, Gide y recueille ses réflexions sur la porosité de la littérature et de la vie, la présence ou la dilution du romancier dans son œuvre, la transparence de la fiction, ses hésitations entre le « roman pur », sans parasite, et une forme qui agrège toutes les perturbations extérieures, personnelles, morales, voire idéologiques.
Avec le « Journal d’Édouard », ces réflexions se transposent au cœur du roman, lui-même conçu comme un laboratoire de création, « un carrefour à problèmes ». Simultanément création et théorie de la création romanesque, Les Faux-Monnayeurs se compose de deux « foyers » d’intrigue qui se font écho. Aux faits relatés par les différentes voix narratives répondent les interrogations de l’écrivain sur leur traitement romanesque, dans un retour constant sur sa propre réflexion qui mène à l’abandon des pistes d’écriture tour à tour explorées. À la fois double et repoussoir de l’auteur, Édouard incarne une conception du genre romanesque comme itinéraire soumis aux aléas des expériences et des rencontres, où le travail de production importe plus que le produit fini, conception avec laquelle contraste singulièrement la composition très concertée des Faux-Monnayeurs.
La question de la genèse du roman devient ainsi le centre de gravité d’un diptyque où le livre achevé n’est plus que l’une des composantes de l’œuvre, qui intègre aussi son travail préparatoire. En attirant l’attention sur le processus créatif, le roman et son journal interrogent non seulement la place de l’écrivain face à son œuvre ou dans son œuvre mais celle du lecteur, constamment ballotté dans un emboîtement de points de vue et de commentaires souvent divergents. Cette double instance suggère différentes postures de lecture, du lecteur impliqué et piégé par l’illusion romanesque au lecteur distant portant un regard réflexif sur ce qu’il vient de lire, voire sur ses propres expériences de lecture. Dès la conception de l’œuvre, Gide prend ainsi en compte les attentes du public, pour en jouer, les déjouer et finalement les bouleverser.
Il s’agira donc bien d’envisager deux des « actes » définis par les contenus du programme que sont « La genèse : lire-écrire » et « La publication : écrire-publier », en concentrant notamment les analyses sur la tension entre la publication d’un journal de bord de la création et celle d’un roman qui interroge, avec le genre romanesque, l’écriture dans son rapport à la vie.
Quelques ressources pour les professeurs
– André Gide, Les Faux-Monnayeurs et le Journal des Faux-Monnayeurs dans Romans et récits. Œuvres lyriques et dramatiques, tome II (édition établie par Pierre Masson), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2009.
Autres écrits d’André Gide
– Journal, tome I (1887-1925), édition établie par Éric Marty, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1996 (pour les abondantes réflexions sur la genèse du roman dans les années 1921 à 1925).
– Les Caves du Vatican (1914), Paris, Gallimard, coll. « Folio ».
– Paludes (1895), Paris, Gallimard, coll. « Folio ».
Sur la genèse des Faux-Monnayeurs
– Goulet, Alain, « En remontant à la source des Faux-monnayeurs » (I et II), 2005, http://www.andre-gide.fr/.
– Hay, Louis, « Autobiographie d’une genèse » Item, 2007. Disponible sur : http://www.item.ens.fr/index.php?id=27157.
– Walker, David H., « En relisant le Journal des Faux-Monnayeurs », in André Gide et l’écriture de soi (textes réunis par Pierre Masson et Jean Claude), Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2002, pp.89-101.
Études critiques
– Baty-Delalande, Hélène (dir.), André Gide, Les Faux-Monnayeurs. Relectures, Paris, Université Paris Diderot et publie.net, 2012.
– Godard Henri, Le Roman modes d’emploi: « L’offensive des années 1920. Le roman comme jeu », pp. 94-113. Paris, Gallimard, « Folio essais », 2006.
– Goulet, Alain, André Gide. Les Faux-Monnayeurs, mode d’emploi, Paris, Sedes, 1995.
– Marty, Éric, L’Écriture du jour. Le Journal d’André Gide, Paris, Seuil, 1986.
– Masson, Pierre, Lire Les Faux-Monnayeurs, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, coll. « André Gide, textes et correspondance », 2012.
– Masson, Pierre, et Wittmann, Jean-Michel, Le Roman somme d’André Gide. Les Faux-Monnayeurs, Paris, Puf, coll. Cned, 2012.
Sites Internet à consulter
– http://www.andre-gide.fr (recueille notamment des articles sur la pratique gidienne du journal et du cahier).
– http://www.fondation-catherine-gide.org.
– http://www.gidiana.net.
Filmographie, discographie
– Allégret, Marc, « Avec André Gide », Panthéon-Productions, 1951, rééd. Arte Vidéo, 1996.
– Gide, André, Entretiens avec Jean Amrouche (1949), vol. 2: « Les années de maturité » (2 CD), Ina-Radio-France (1997).
Pour la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
et par délégation,
La directrice générale de l’enseignement scolaire,
Florence Robine
(0)
Le théâtre grec n’est pas soumis comme le théâtre classique français à la règle des trois unités. Néanmoins, par son unité de lieu et de temps, Œdipe roi se présente comme une pièce très rigoureusement construite. En outre, la représentation du temps qu’elle nous offre est caractéristique de la tragédie : le temps n’y est pas linéaire mais cyclique, privant le héros de tout avenir et sujet aux dieux, de plus Sophocle a grâce à de nombreux procédés transformé l’allure du récit ainsi que sa chronologie. Néanmoins, le cinéma permet plus facilement de bouleverser le temps car ce support permet de relier facilement les évènements grâce aux sens du spectateur, ainsi le film « Œdipe Roi » de Pier Paolo Pasolini retranscrit avec précision cela. Nous pouvons alors nous demander comment le temps est déformé dans les œuvres de Sophocle et Pasolini. Nous verrons dans un premier temps l’allure du récit puis comment la chronologie des évènements est renversée. Continuer la lecture de Un temps bouleversé
(0)
D’abord on constate qu’il y a un paradoxe au niveau de l’aveuglement. Continuer la lecture de L’aveuglement dans Oedipe-roi
(2)