Archives de catégorie : Mme Bovary, Flaubert

Un roman d’apprentissage

En quoi Madame Bovary est-il un roman d’apprentissage ?
Déjà qu’est-ce qu’un roman d’apprentissage ? Ce type de récit traite de la confrontation d’un personnage central avec différents domaines du monde (culturel, sentimental, intellectuel, social). Il présente souvent la jeunesse du héros et retrace son parcours sur plusieurs années. Encore jeune et naïf, le personnage principal va devoir affronter un monde réaliste et hostile qui finira par aboutir soit à un accomplissement, soit au contraire à une désillusion qui accompagne la perte d’un idéal. Ainsi nous pourrons demander en quoi Madame Bovary est un roman d’apprentissage.
I- Le roman d’initiation

Madame Bovary correspond au roman d’initiation : en effet Flaubert retrace la vie entière d’Emma, de son adolescence jusqu’à sa mort. Il nous la montre en présentant Emma comme une jeune fille naïve et romantique qui ne lit que des romans à l’eau de rose (avec les clichés du prince charmant, de la fin heureuse comme on le voit au chapitre 6 de la partie I). Emma est confrontée à la réalité, lorsqu’elle se marie avec Charles. Elle connaît une première déception, qui lui fait prendre conscience que le mariage n’est pas facile. Persuadée que la vie dont elle rêve existe, elle va la rechercher à plusieurs reprises à travers de nombreux déménagements et des conquêtes. Emma va à travers le roman de Flaubert essayer d’évoluer tout au long de l’histoire. Elle recommencera une nouvelle expérience après chaque échec, voyagera de ville en ville et fera de nombreuses rencontres.
II- En quoi cela est-il un échec ?

Cependant son éducation religieuse, au couvent, ne va consister qu’à lire des romans « à l’eau de rose » remplis de clichés romantiques qui ne vont pas lui apprendre la vie telle qu’elle est, mais déformer la réalité ce qui causera un premier échec, culturel. En raison de ces lectures, le mariage avec Charles est un échec ; et c’est toujours à cause de ce mariage, dans lequel elle s’ennuie profondement qu’elle va rêver d’aristocratie, notamment avec l’épisode du bal, au chapitre 8, après lequel elle sera sûre de ne pas être à sa place. Elle veut devenir plus noble, plus riche, une de ces princesses qu’elle s’imagine si bien avec ses nombreuses lectures. Elle rêve de Paris, de cete capitale somptueuse, où l’on ne s’ennuie jamais. Malheureusement, Emma n’est qu’une bourgeoise, et dépendant financièrement de son époux elle ne peut évoluer dans la société. Finalement, elle rencontrera Rodolphe avec qui elle aura une aventure extra-conjugale, ce qui l’éloignera de son idéal religieux. Emma s’entête et répete la même erreur lorsque Rodolphe la quitte, avec Léon (la troisième partie du roman). Madame Bovary n’apprend pas de ses expériences, elle ne comprend pas et va sans cesse vouloir échapper à la réalité. Elle ne veut que son monde utopique, dans lequel elle vit avec un prince, noble, où elle voyage… Elle ne se remet jamais en question, et même si elle essaye parfois d’être vertueuse envers son mari et sa fille (qu’elle n’aime pas), ses désirs ne font qu’augmenter, et elle retombe dans les bras d’un amant. Elle ne se satisfait jamais de ce qu’elle a, de sa condition sociale, et reste dans son monde idéalisé. Elle rêve sa vie plutôt qu’elle ne la vit. Elle ne se remettra jamais en question et c’est ce qui causera sa perte. Elle ruinera Charles, à force de toujours déménager, de s’acheter de belles tenues pour ressembler à ces aristocrates. Nous avons donc une longue liste d’échecs à l’actif d’Emma, qui finit par se suicider en avalant de l’arsenic.

Ainsi, Madame Bovary est un roman d’apprentissage puisque Flaubert conte la vie d’Emma depuis son adolescence, ses expériences et ses relations, dans de nombreux domaines, ici, culturel, sentimental, social. Cependant, cela aboutira à un échec total et omniprésent. Dès le début du roman, nous comprenons que Madame Bovary court à sa perte. Elle connaîtra l’echec financier, culturel, religieux et sentimental.

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Les différentes classes sociales dans l’oeuvre

Flaubert nous propose dans cette œuvre, de la même façon que Balzac, un roman provincial où trois classes sociales se distinguent : la noblesse, la bourgeoisie, et les paysans. Cet aspect s’avère important pour ce roman réaliste qu’est Madame Bovary. En effet, à travers plusieurs champs sociaux que nous visitons tout au long de l’histoire, l’auteur nous délivre les caractères d’une société dont Emma fait partie, et où notre héroïne, si faible d’esprit, se berce d’illusions et rencontre la difficulté fondamentale d’être une femme dans une société contemporaine. Continuer la lecture de Les différentes classes sociales dans l’oeuvre

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LE BOVARYSME

Mouvement littéraire du XIXème siècle, le réalisme a pour but d’exprimer le plus vraisemblablement possible le réel sans pour autant l’idéaliser. Gustave Flaubert s’inspire alors de ce qui l’entoure pour écrire ses œuvres. Il se lance en 1851 dans l’écriture d’un roman qu’il prendra cinq ans à terminer et qui sera censuré et publié définitivement en 1857 : Madame Bovary. Ce roman relate l’histoire d’une femme qui lit beaucoup trop de romans romantiques et qui rêve plus que tout de vivre un conte de fée mais qui finira par mourir de toutes ses déceptions amoureuses. Inspiré par des faits divers, Flaubert apporte beaucoup d’importance à la psychologie de ses personnages, notamment à celle de sa protagoniste, Emma qui est considérée comme la représentation parfaite de ce que l’on appelle le « bovarysme ». Nous pouvons donc nous demander comment Flaubert illustre dans ce roman le bovarysme à travers ce personnage. Dans une première partie nous verrons la notion de “bovarysme” ; puis dans une seconde partie nous nous concentrerons sur la complexité du personnage d’Emma. Continuer la lecture de LE BOVARYSME

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Madame Bovary : une œuvre réaliste ?

Le réalisme est un mouvement artistique et littéraire qui est apparu en France de 1850 à 1890 ; il est né du besoin de réagir contre le sentimentalisme du Romantisme. Ce mouvement littéraire est caractérisé principalement par la représentation la plus fidèle possible de la réalité, sans idéalisation et sans artifice. Le roman réaliste entre ainsi dans l’âge moderne, et on peut enfin aborder sans aucun problème les thèmes comme le travail d’un salarié, les relations conjugales, les relations adultères et les affrontements sociaux.

Qu’est-ce qui peut nous montrer que Madame Bovary est une œuvre réaliste ? Continuer la lecture de Madame Bovary : une œuvre réaliste ?

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Le bouquet de mariée dans Madame Bovary

Les emplacements du bouquet dans l’œuvre :

-début du chapitre 5 de la première partie : le bouquet est placé sur le secrétaire près de la fenêtre dans une carafe, ce sont des fleurs d’oranger. Ce bouquet appartenait à la première Mme Bovary, sa présence dans cette chambre peut laisser transparaître la passivité de Charles qui l’a certainement oublié (tout comme sa femme défunte peut être). Continuer la lecture de Le bouquet de mariée dans Madame Bovary

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Les cadeaux dans l’oeuvre

 Tout d’abord, nous pouvons voir que dans cette oeuvre les cadeaux sont offerts par plusieurs personnages, dont Emma qui offre de nombreux présents à Rodolphe, par exemple le porte- cigare: “Un porte-cigare tout pareil à celui du vicomte” (fin deuxième partie). C’est un objet qui montre la noblesse et cela est dégradé quand Emma offre un”tout pareil” à Rodolphe.

Elle offre aussi une écharpe : “Une écharpe pour se faire un cache-nez” (fin deuxième partie). Le cachet avec l’inscription “amor nel cor” est une allusion à une liaison qu’entretient Flaubert avec Louise Colet. Cela pourrait signifier “amour dans le coeur”. Emma achète enfin une cravache: “ainsi elle voulut l’avoir, pour la donner à Rodolphe”, “une fort belle cravache qui se trouvait à Rouen”.  Le cadeau n’a parfois qu’une valeur sentimentale, comme la “poignée de cheveux” (chapitre II, partie 10). Emma veut ainsi que Rodolphe garde avec lui un souvenir d’elle. Emma offre également à Hippolyte un “pied bot” afin de “réparer” l’erreur médicale de Charles.

Et enfin elle offre “un tapis de velours et de laine avec des feuillages sur fond pâle”. Ce cadeau surprend Léon puisqu’il cherche à savoir qui est à l’origine de ce cadeau: “il appela madame Homais, M.Homais, Justin, les enfants, la cuisinière; il en parla à son patron…” Ce cadeau est offert à Léon de façon discrète, ce qui peut mettre en avant la relation qui existe entre Emma et Léon: “cela parut drôle, et l’on pensa définitivement qu’elle devait être sa bonne amie“.  Cette phrase annonce le fait que Léon sera l’amant de Emma.

 

Nous pouvons voir également que Léon, comme signe d’amour, offre un cactus à Emma Bovary. On peut supposer avec ce cactus que Léon ne sait pas vraiment comment se rapprocher d’Emma car tout d’abord il offre ce cactus à son mari, il est donc intimidé par Emma  et on peut voir à travers le cactus une maladresse: ” Léon en achetait pour Madame(…) tout en se piquant les doigts à leurs poils durs”. Le cactus n’a pas besoin d’être arrosé en permanence comme les autres fleurs. Remarquons que si on arrose trop le cactus, il pourrait mourir, cela peut donc signifier implicitement qu’Emma n’est pas le véritable amour de Léon.

Pour conclure, dans cette oeuvre nous remarquons que les cadeaux sont des objets importants. Notons qu’Emma est prête à se ruiner pour offrir des cadeaux, et chaque cadeau représente une partie de la personnalité de chacun.

                              Sarah, Chaïma, Léa et Amélie.

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Les glaces et miroirs dans l’œuvre

PREMIERE PARTIE

Chapitre 3 : ( Charles )

“Son nom s’était répandu, sa clientèle s’était accrue ; et puis il allait aux Bertaux tout à son aise. Il avait un espoir sans but, un bonheur vague ; il se trouvait la figure plus agréable en brossant ses favoris devant son miroir.”

Chapitre 9 : (Emma)

“Elle s’était acheté un buvard, une papeterie, un porte-plume et des enveloppes, quoiqu’elle n’eût personne à qui écrire ; elle époussetait son étagère, se regardait dans la glace, prenait un livre, puis, rêvant entre les lignes, le laissait tomber sur ses genoux.”

“Ensuite elle examinait l’appartement : elle ouvrait les tiroirs des meubles, elle se peignait avec son peigne, et se regardait dans le miroir à barbe.”

(Charles)

“Charles se tut. Il marchait de long en large, attendant qu’Emma fût habillée.

Il la voyait par-derrière, dans la glace, entre deux flambeaux. ”

DEUXIEME PARTIE

Chapitre 5 : (Emma)

“Elle songeait qu’elle l’avait repoussé trop loin, qu’il n’était plus temps, que tout était perdu. Puis l’orgueil, la joie de se dire : “Je suis vertueuse”, et de se regarder dans la glace en prenant des poses résignées, la consolait un peu du sacrifice qu’elle croyait faire.”

Chapitre 9 : (Emma)

“Mais, en s’apercevant dans la glace, elle s’étonna de son visage. Jamais elle n’avait eu les yeux si grands, si noirs, ni d’une telle profondeur. Quelque chose de subtil épandu sur sa personne la transfigurait.”

TROISIEME PARTIE

Chapitre 8 : (Emma)

“En effet, elle regarda tout autour d’elle, lentement, comme quelqu’un qui se réveille d’un songe ; puis, d’une voix distincte, elle demanda son miroir, et elle resta penchée dessus quelque temps, jusqu’au moment où de grosses larmes lui découlèrent des yeux.”

Le miroir peut renvoyer au narcissisme d’Emma, mais aussi il lui renvoie ses péchés. Lors de son agonie, elle voit dans le miroir son physique se dégrader, ce qui la rend d’autant plus triste. Elle subit une souffrance psychologique. Mais le fait de demander son miroir montre un geste narcissique. Elle peut mesurer alors le contraste entre sa beauté d’autrefois et sa dégradation qui représente toutes ses fautes.

    A chaque état d’âme, Emma a ce réflexe de se regarder dans un miroir. On peut supposer qu’elle découvre de nouvelles facettes d’elle au fur et à mesure. C’est aussi une certaine façon de montrer la confiance en elle et l’assurance du personnage.

Emilie HEDOU, Julie SAUTRON.

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La satire de Charles Bovary

Madame Bovary est un roman écrit par Gustave Flaubert et publié en 1857. Ce livre compte pas moins de 15 personnages qui ont tous un rôle particulier. Nous allons nous intéresser à Charles Bovary, le mari d’Emma. Nous pouvons nous demander à son sujet comment Flaubert le critique. Dans un premier temps nous allons voir que Flaubert utilise les personnages pour critiquer Charles Bovary et dans un deuxième temps nous verrons que ce personnage est peint de manière critique par Flaubert lui-même. Continuer la lecture de La satire de Charles Bovary

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