Archives mensuelles : octobre 2015

Un roman d’apprentissage

En quoi Madame Bovary est-il un roman d’apprentissage ?
Déjà qu’est-ce qu’un roman d’apprentissage ? Ce type de récit traite de la confrontation d’un personnage central avec différents domaines du monde (culturel, sentimental, intellectuel, social). Il présente souvent la jeunesse du héros et retrace son parcours sur plusieurs années. Encore jeune et naïf, le personnage principal va devoir affronter un monde réaliste et hostile qui finira par aboutir soit à un accomplissement, soit au contraire à une désillusion qui accompagne la perte d’un idéal. Ainsi nous pourrons demander en quoi Madame Bovary est un roman d’apprentissage.
I- Le roman d’initiation

Madame Bovary correspond au roman d’initiation : en effet Flaubert retrace la vie entière d’Emma, de son adolescence jusqu’à sa mort. Il nous la montre en présentant Emma comme une jeune fille naïve et romantique qui ne lit que des romans à l’eau de rose (avec les clichés du prince charmant, de la fin heureuse comme on le voit au chapitre 6 de la partie I). Emma est confrontée à la réalité, lorsqu’elle se marie avec Charles. Elle connaît une première déception, qui lui fait prendre conscience que le mariage n’est pas facile. Persuadée que la vie dont elle rêve existe, elle va la rechercher à plusieurs reprises à travers de nombreux déménagements et des conquêtes. Emma va à travers le roman de Flaubert essayer d’évoluer tout au long de l’histoire. Elle recommencera une nouvelle expérience après chaque échec, voyagera de ville en ville et fera de nombreuses rencontres.
II- En quoi cela est-il un échec ?

Cependant son éducation religieuse, au couvent, ne va consister qu’à lire des romans « à l’eau de rose » remplis de clichés romantiques qui ne vont pas lui apprendre la vie telle qu’elle est, mais déformer la réalité ce qui causera un premier échec, culturel. En raison de ces lectures, le mariage avec Charles est un échec ; et c’est toujours à cause de ce mariage, dans lequel elle s’ennuie profondement qu’elle va rêver d’aristocratie, notamment avec l’épisode du bal, au chapitre 8, après lequel elle sera sûre de ne pas être à sa place. Elle veut devenir plus noble, plus riche, une de ces princesses qu’elle s’imagine si bien avec ses nombreuses lectures. Elle rêve de Paris, de cete capitale somptueuse, où l’on ne s’ennuie jamais. Malheureusement, Emma n’est qu’une bourgeoise, et dépendant financièrement de son époux elle ne peut évoluer dans la société. Finalement, elle rencontrera Rodolphe avec qui elle aura une aventure extra-conjugale, ce qui l’éloignera de son idéal religieux. Emma s’entête et répete la même erreur lorsque Rodolphe la quitte, avec Léon (la troisième partie du roman). Madame Bovary n’apprend pas de ses expériences, elle ne comprend pas et va sans cesse vouloir échapper à la réalité. Elle ne veut que son monde utopique, dans lequel elle vit avec un prince, noble, où elle voyage… Elle ne se remet jamais en question, et même si elle essaye parfois d’être vertueuse envers son mari et sa fille (qu’elle n’aime pas), ses désirs ne font qu’augmenter, et elle retombe dans les bras d’un amant. Elle ne se satisfait jamais de ce qu’elle a, de sa condition sociale, et reste dans son monde idéalisé. Elle rêve sa vie plutôt qu’elle ne la vit. Elle ne se remettra jamais en question et c’est ce qui causera sa perte. Elle ruinera Charles, à force de toujours déménager, de s’acheter de belles tenues pour ressembler à ces aristocrates. Nous avons donc une longue liste d’échecs à l’actif d’Emma, qui finit par se suicider en avalant de l’arsenic.

Ainsi, Madame Bovary est un roman d’apprentissage puisque Flaubert conte la vie d’Emma depuis son adolescence, ses expériences et ses relations, dans de nombreux domaines, ici, culturel, sentimental, social. Cependant, cela aboutira à un échec total et omniprésent. Dès le début du roman, nous comprenons que Madame Bovary court à sa perte. Elle connaîtra l’echec financier, culturel, religieux et sentimental.

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Les différentes classes sociales dans l’oeuvre

Flaubert nous propose dans cette œuvre, de la même façon que Balzac, un roman provincial où trois classes sociales se distinguent : la noblesse, la bourgeoisie, et les paysans. Cet aspect s’avère important pour ce roman réaliste qu’est Madame Bovary. En effet, à travers plusieurs champs sociaux que nous visitons tout au long de l’histoire, l’auteur nous délivre les caractères d’une société dont Emma fait partie, et où notre héroïne, si faible d’esprit, se berce d’illusions et rencontre la difficulté fondamentale d’être une femme dans une société contemporaine. Continuer la lecture de Les différentes classes sociales dans l’oeuvre

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LE BOVARYSME

Mouvement littéraire du XIXème siècle, le réalisme a pour but d’exprimer le plus vraisemblablement possible le réel sans pour autant l’idéaliser. Gustave Flaubert s’inspire alors de ce qui l’entoure pour écrire ses œuvres. Il se lance en 1851 dans l’écriture d’un roman qu’il prendra cinq ans à terminer et qui sera censuré et publié définitivement en 1857 : Madame Bovary. Ce roman relate l’histoire d’une femme qui lit beaucoup trop de romans romantiques et qui rêve plus que tout de vivre un conte de fée mais qui finira par mourir de toutes ses déceptions amoureuses. Inspiré par des faits divers, Flaubert apporte beaucoup d’importance à la psychologie de ses personnages, notamment à celle de sa protagoniste, Emma qui est considérée comme la représentation parfaite de ce que l’on appelle le « bovarysme ». Nous pouvons donc nous demander comment Flaubert illustre dans ce roman le bovarysme à travers ce personnage. Dans une première partie nous verrons la notion de “bovarysme” ; puis dans une seconde partie nous nous concentrerons sur la complexité du personnage d’Emma. Continuer la lecture de LE BOVARYSME

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