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L’image de la pureté

André Gide publie son roman Les Faux Monnayeurs en 1925. Deux ans plus tard, en 1927 sortira Le Journal des Faux Monnayeurs. La quête de la pureté est une obsession littéraire aussi bien que religieuse chez l’auteur protestant qu’est Gide. En s’appuyant sur ces deux œuvres , on pourra se demander comment est exprimée la pureté à travers ces oeuvres. Dans un premier temps, nous verrons comment André Gide cherche à purger le roman et ensuite nous montrerons l’image de la pureté chez différents personnages. Continuer la lecture de L’image de la pureté

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Les oeuvres au programme 2017-2018

Nous commencerons l’année scolaire par l’étude de Les Faux-monnayeurs, et Le Journal des Faux-monnayeurs, de Gide.
Vous devez donc vous procurer les livres de Gide, à lire pendant les vacances, dans l’édition suivante:

f-monnayeurs

jrnal

 

Bonnes vacances et bonne lecture!

 

Et si vous en voulez plus, voici le programme officiel de l’année accompagné des orientations littéraires à suivre.

Programme de littérature pour l’année scolaire 2017-2018

NOR : MENE1704854N
note de service n° 2017-033 du 1-3-2017
MENESR – DGESCO MAF 1

 


Texte adressé aux rectrices et recteurs d’académie ; aux vice-rectrices et vice-recteurs ; au directeur du service interacadémique des examens et concours d’Ile-de-France ; aux inspectrices et inspecteurs d’académie-inspectrices et inspecteurs pédagogiques régionaux de lettres ; aux proviseures et proviseurs ; aux professeures et professeurs de lettres
Références : arrêté du 12 juillet 2011 (J.O. du 20 septembre 2011 et B.O.E.N. spécial n° 8 du 13 octobre 2011)

Pour l’année scolaire 2017-2018, la liste des œuvres obligatoires inscrites au programme de littérature de la classe terminale de la série littéraire est la suivante :

A. Domaine d’étude « Littérature et langages de l’image »

Œuvres

– Madame de Lafayette, La Princesse de Montpensier, 1662 (édition au choix du professeur)

– Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier, film français, 2010 (édition au choix du professeur).

Le programme de l’enseignement de littérature en classe terminale de la série littéraire (arrêté du 12 juillet 2011 publié au Bulletin officiel de l’éducation nationale spécial n° 8 du 13 octobre 2011) indique que le travail sur le domaine « Littérature et langages de l’image » doit « conduire les élèves vers l’étude précise des liens et des échanges qu’entretiennent des formes d’expression artistiques différentes ». L’inscription au programme de la nouvelle de Madame de Lafayette La Princesse de Montpensier (1662) et du film de Bertrand Tavernier (2010) met en jeu les relations entre littérature et langage cinématographique, ici envisagées sous l’angle de l’adaptation. La lecture croisée des deux œuvres, recourant aux outils d’analyse adéquats, permettra aux élèves de les apprécier « dans la double perspective de leur singularité et de leur intertextualité ».

Première œuvre publiée, anonymement, par Madame de Lafayette, La Princesse de Montpensier est aussi parmi les premières nouvelles françaises. Rompant avec l’invraisemblance des romans héroïques, l’auteur puise dans l’histoire de la fin du XVIe siècle la matière première de ce court récit qui met en scène, dans un style épuré proche de la chronique, des événements et des personnages le plus souvent réels. Mais tout en prenant appui sur une base historique soigneusement documentée, l’intrigue se déroule dans les marges de l’histoire, empruntant à « l’histoire particulière » des figures ou épisodes mal connus du passé que l’écriture romanesque recrée, développe, voire invente, afin de donner à voir une vérité moins historique que morale. À travers le destin tragique d’une jeune femme qui, déchirée entre son devoir et sa passion amoureuse, préfigure les grandes héroïnes raciniennes autant que La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette montre en effet le danger que représentent les passions dans un monde qui, strictement codifié par les règles de bienséance, condamne toute femme qui leur aurait sacrifié sa « vertu » et sa « prudence ».

Le film de Bertrand Tavernier s’attache « à respecter [les] passions que décrivait Madame de Lafayette, à suivre leur progression, mais aussi à mettre à nu ces émotions, en trouver le sens, les racines, la vérité profonde, charnelle » [1]. Il transpose ainsi doublement le langage de la nouvelle, puisque l’adaptation cinématographique se fonde sur une interprétation de la langue classique de Madame de Lafayette. Dans un double geste d’épure et d’amplification, le réalisateur libère le texte de son imprégnation janséniste et précieuse pour en développer les implicites et les non-dits. Le scénario s’écrit dans les blancs d’un récit dont il comble les ellipses pour restituer en pleine lumière une réalité historique et morale que l’esthétique classique édulcorait, et ainsi projeter le texte, par-delà les siècles, dans notre modernité. À travers le destin exemplaire de Marie de Montpensier, le film montre la vérité à la fois émotionnelle et charnelle de la passion qui, du XVIe au XXIe siècles, garde la même force de contestation de l’ordre établi. À l’insoumission de la jeune femme répond, dans l’adaptation cinématographique, celle du comte de Chabannes, personnage secondaire du récit dont l’itinéraire moral devient le fil conducteur du film où il incarne, en référence aux grands humanistes du XVIe siècle, la lutte contre l’ignorance et le fanatisme religieux. Le film de Bertrand Tavernier montre ainsi que, déliée des contraintes de la bienséance, la nouvelle de Mme de Lafayette est porteuse d’une réflexion très actuelle, mais qui prend sa source dans la Renaissance, sur l’aspiration légitime de l’individu à la liberté, face à toutes les formes de coercition sociale, morale ou idéologique.

Le professeur aura soin d’inscrire chacune des deux œuvres dans son contexte socioculturel et artistique spécifique, afin de favoriser leur dialogue mais aussi leur confrontation. Il veillera notamment à faire percevoir aux élèves l’importance que revêt la prise en compte de la réception de l’œuvre dans l’acte créateur.

Quelques ressources pour les professeurs

– Madame de Lafayette, Œuvres complètes (édition établie, présentée et annotée par Camille Esmein-Sarrazin), Paris, NRF, Gallimard, coll. « Bibliothèque de La Pléiade », 2014.

Sur Madame de Lafayette et La Princesse de Montpensier

– Cuénin Micheline (introduction et édition critique de), Histoire de la Princesse de Montpensier sous le règne de Charles IXe Roi de France et Histoire de la Comtesse de Tende, Genève, Librairie Droz, 1979.

– Goldsmith, Elizabeth, « Les lieux de l’histoire dans La Princesse de Montpensier », in XVIIe siècle, n°181, oct.-déc. 1993 : « Autour de Madame de Lafayette », pp.705-715.

– Giorgi, Giorgetto, « Forme narrative longue, forme narrative brève : le cas de Mme de Lafayette », in Littératures classiques, n°49, 2003, pp. 371-383.

– Virmaux, Odette, Les Héroïnes romanesques de Madame de Lafayette (La Princesse de Montpensier, La Princesse de Clèves, La Comtesse de Tende), Paris, Klincksieck, « Femmes en littérature », 1981.

– Dejean, Joan, « De Scudéry à Lafayette : la pratique et la politique de la collaboration littéraire dans la France du XVIIe siècle », in XVIIe siècle, n°181, op.cit., pp.673-685.

– Gérard-Chieusse, Sophie, Madame de Lafayette et la préciosité, Lille, Presses Universitaires du Septentrion, 2001.

– Godenne, René, Histoire de la nouvelle française aux XVIIe et XVIIIe siècles, Genève, Droz, 1970.

– Grand, Nathalie, Le Roman au XVIIe siècle, Paris, Bréal, coll. « Amphi lettres », 2015.

– Zonza, Christian, La Nouvelle historique en France à l’âge classique (1657-1703), Paris, Honoré Champion, 2007.

Sur Bertrand Tavernier et La Princesse de Montpensier

– Tavernier, Bertrand, avant-propos de La Princesse de Montpensier (un film de Bertrand Tavernier suivi de la nouvelle de Madame de Lafayette), Paris, Flammarion, 2010.

– Le Cinéma dans le sang (entretiens avec Noël Simsolo), Paris, Écriture, coll. « entretiens », 2011, et notamment les pages 146, 194-195, 259, 270, 275.

– http://www.lexpress.fr/culture/cinema/bertrand-tavernier-raconte-le-tournage-de-la-princesse-de-montpensier_892297.html

– Morice, Jacques, une critique du film à lire sur http://www.telerama.fr/cinema/films/la-princesse-de-montpensier,410517.php

– Nuttens, Jean-Dominique, Bertrand Tavernier (Film après film, le parcours d’un cinéaste humaniste et en prise avec son temps), Rome, Gremese, 2009 (anthologie commentée de la filmographie de Tavernier jusqu’en 2009).

– Raspiengeas, Jean-Claude, Bertrand Tavernier, Paris, Flammarion, 2001.

B. Domaine d’étude « Lire-écrire-publier »

Œuvres

– André Gide, Journal des Faux-Monnayeurs.

– André Gide, Les Faux-Monnayeurs.

Le programme de l’enseignement de littérature en classe terminale de la série littéraire (arrêté du 12 juillet 2011 publié au B.O.E.N. spécial n° 8 du 13 octobre 2011) indique que le travail sur le domaine « Lire-écrire-publier » invite les élèves « à une compréhension plus complète du fait littéraire, en les rendant sensibles, à partir d’une œuvre et pour contribuer à son interprétation, à son inscription dans un ensemble de relations qui intègrent les conditions de sa production comme celles de sa réception ou de sa diffusion ». Dans cette perspective, l’étude conjointe du Journal des Faux-Monnayeurs et des Faux-Monnayeurs d’André Gide privilégiera la réflexion sur la genèse de l’œuvre, par la découverte et l’exploration du processus de création littéraire.

Loin de donner à voir les différents états du roman, à travers les manuscrits et brouillons qui en constitueraient l’avant-texte, le Journal des Faux-Monnayeurs relate et réélabore l’histoire de sa composition. Du projet initial d’écrire une suite aux Caves du Vatican à l’élaboration d’une intrigue où Lafcadio est finalement absent, ces deux cahiers décrivent la mise au point d’un projet romanesque. À la fois carnet de travail et laboratoire de création, le Journal des Faux-Monnayeurs est le témoin du dialogue constant de l’écrivain avec lui-même, dont l’œuvre est le produit. Outre des anecdotes, des documents et des notations autobiographiques qui feront – avec de nombreux passages du Journal personnel de l’écrivain – la matière première de la fiction romanesque, Gide y recueille ses réflexions sur la porosité de la littérature et de la vie, la présence ou la dilution du romancier dans son œuvre, la transparence de la fiction, ses hésitations entre le « roman pur », sans parasite, et une forme qui agrège toutes les perturbations extérieures, personnelles, morales, voire idéologiques.

Avec le « Journal d’Édouard », ces réflexions se transposent au cœur du roman, lui-même conçu comme un laboratoire de création, « un carrefour à problèmes ». Simultanément création et théorie de la création romanesque, Les Faux-Monnayeurs se compose de deux « foyers » d’intrigue qui se font écho. Aux faits relatés par les différentes voix narratives répondent les interrogations de l’écrivain sur leur traitement romanesque, dans un retour constant sur sa propre réflexion qui mène à l’abandon des pistes d’écriture tour à tour explorées. À la fois double et repoussoir de l’auteur, Édouard incarne une conception du genre romanesque comme itinéraire soumis aux aléas des expériences et des rencontres, où le travail de production importe plus que le produit fini, conception avec laquelle contraste singulièrement la composition très concertée des Faux-Monnayeurs.

La question de la genèse du roman devient ainsi le centre de gravité d’un diptyque où le livre achevé n’est plus que l’une des composantes de l’œuvre, qui intègre aussi son travail préparatoire. En attirant l’attention sur le processus créatif, le roman et son journal interrogent non seulement la place de l’écrivain face à son œuvre ou dans son œuvre mais celle du lecteur, constamment ballotté dans un emboîtement de points de vue et de commentaires souvent divergents. Cette double instance suggère différentes postures de lecture, du lecteur impliqué et piégé par l’illusion romanesque au lecteur distant portant un regard réflexif sur ce qu’il vient de lire, voire sur ses propres expériences de lecture. Dès la conception de l’œuvre, Gide prend ainsi en compte les attentes du public, pour en jouer, les déjouer et finalement les bouleverser.

Il s’agira donc bien d’envisager deux des « actes » définis par les contenus du programme que sont « La genèse : lire-écrire » et « La publication : écrire-publier », en concentrant notamment les analyses sur la tension entre la publication d’un journal de bord de la création et celle d’un roman qui interroge, avec le genre romanesque, l’écriture dans son rapport à la vie.

Quelques ressources pour les professeurs

– André Gide, Les Faux-Monnayeurs et le Journal des Faux-Monnayeurs dans Romans et récits. Œuvres lyriques et dramatiques, tome II (édition établie par Pierre Masson), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2009.

Autres écrits d’André Gide

 Journal, tome I (1887-1925), édition établie par Éric Marty, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1996 (pour les abondantes réflexions sur la genèse du roman dans les années 1921 à 1925).

– Les Caves du Vatican (1914), Paris, Gallimard, coll. « Folio ».

– Paludes (1895), Paris, Gallimard, coll. « Folio ».

Sur la genèse des Faux-Monnayeurs

– Goulet, Alain, « En remontant à la source des Faux-monnayeurs » (I et II), 2005. http://www.andre-gide.fr/.

– Hay, Louis, « Autobiographie d’une genèse » Item, 2007. Disponible sur : http://www.item.ens.fr/index.php?id=27157.

– Walker, David H., « En relisant le Journal des Faux-Monnayeurs », in André Gide et l’écriture de soi (textes réunis par Pierre Masson et Jean Claude), Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2002, pp. 89-101.

Études critiques

– Baty-Delalande, Hélène (dir.), André Gide, Les Faux-Monnayeurs. Relectures, Paris, Université Paris Diderot et publie.net, 2012.

– Godard Henri, Le Roman modes d’emploi : « L’offensive des années 1920. Le roman comme jeu », pp. 94-113. Paris, Gallimard, « Folio essais », 2006.

– Goulet, Alain, André Gide. Les Faux-Monnayeurs, mode d’emploi, Paris, SEDES, 1995.

– Marty, Éric, L’Écriture du jour. Le Journal d’André Gide. Paris, Seuil, 1986.

– Masson, Pierre, Lire Les Faux-Monnayeurs, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, coll. « André Gide, textes et correspondance », 2012.

– Masson, Pierre, et Wittmann, Jean-Michel, Le Roman somme d’André Gide. Les Faux-Monnayeurs, Paris, PUF, coll. Cned, 2012.

Sites Internet à consulter

– http://www.andre-gide.fr (recueille notamment des articles sur la pratique gidienne du journal et du cahier)

– http://www.fondation-catherine-gide.org

– http://www.gidiana.net

Filmographie, discographie

– Allégret, Marc, « Avec André Gide », Panthéon-Productions, 1951, rééd. Arte Vidéo, 1996.

– Gide, André, Entretiens avec Jean Amrouche (1949), vol. 2 : « Les années de maturité » (2 CD), INA-Radio-France (1997)

Pour la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
et par délégation,
La directrice générale de l’enseignement scolaire,
Florence Robine

 

[1] Bertrand Tavernier, avant-propos de La Princesse de Montpensier (un film de Bertrand Tavernier, suivi de la nouvelle de Madame de Lafayette), Paris, Flammarion, 2010.

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Le regard caméra chez Pasolini

 

Ce qu’on appelle le regard caméra, c’est le puissant procédé qui est né de ces essais cinématographiques. Le comédien tourne ses yeux vers l’objectif et le spectateur entre en lien direct avec la fiction. Le regard caméra crée cette interaction pourtant bien proscrite entre le personnage et le spectateur.  Que ce soit pour nous interpeller, nous mettre mal à l’aise, appeler à l’aide, ou encore faire de nous des complices, le regard caméra est une stratégie cinématographique . Continuer la lecture de Le regard caméra chez Pasolini

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Oedipe : fils de la Fortune

Oedipe-roi est une pièce du dramaturge antique Sophocle (495-406 av. JC), ce mythe mêlant deux horreurs, le parricide et l’inceste. La pièce Œdipe roi met en scène le mythe devenu célèbre d’Œdipe, descendant de Cadmos, petit-fils de Labdacos, fils de Laïos et de Jocaste, souverains de Thèbes. Dans ce mythe Oedipe va apprendre son tragique destin : Il va tuer son père et épouser sa mère. Oedipe va alors tout faire pour s’en défaire. Nous nous demanderons alors comment Oedipe est caractérisé comme fils de la fortune.

Dans un premier temps nous verrons qu’Oedipe est un personnage héroïque mais que son destin le rattrape toujours.

I- Un personnage héroïque :

A sa naissance, Oedipe semble avoir été mis au monde pour devenir un

héros :

fils d’un roi et d’une reine il sera cependant abandonné mais sera rapidement

retrouvé et recueilli par une famille, une autre famille royale qui l’accueillera

comme un cadeau de la fortune puisqu’ils ne pensaient pas avoir d’enfant un

jour. À l’âge adulte et après avoir quitté cette famille adoptive, son destin le

mènera une fois de plus à la royauté : à son arrivée à Thèbes, Oedipe délivre

la ville du Sphinx et de cette manière la sauve de la Mort et se retrouve à la

tête de la ville : il devient alors roi. Après qu’il a épousé la reine de la ville,

et qu’il a été sacré roi, la peste apparaît. En bon roi et se souciant de son

peuple, Oedipe n’hésite alors pas à se lancer à la recherche de la cause de

cette malédiction qui s’abat sur Thèbes. Après la découverte du meurtre de

Laïos et de l’impunité du meurtrier de l’ancien roi de Thèbes, Oedipe décide

de se lancer dans une quête afin de retrouver et punir le coupable de cette

maladie meurtrière. Il cherchera sans relâche des témoins avant que

malheureusement, son terrible destin ne soit révélé au grand jour. Malgré

son destin morbide, Oedipe apparaît comme un personnage qui ne cessa

jamais d’agir de façon héroïque, y compris dans les moments les plus

sombres de sa vie.

II/ Son destin qui le rattrape

En effet, lorsque Œdipe rencontre la Pythie, elle lui annonce un terrible destin: il  tuera son père et aura des relations sexuelles avec sa mère. Dès lors Œdipe tentera  d’échapper au  tragique destin  qui lui a été prédit par la Pythie, mais il ne réussit guère à y échapper. En effet comme nous pouvons le voir chez Pasolini, Œdipe prenant la fuite après avoir découvert quel sera son tragique destin, se retrouve à un carrefour et décide de tourner sur lui-même en se cachant les yeux pour laisser le hasard décider de sa prochaine destination. Mais le hasard le ramène au chemin qui rejoint la ville de Thèbes. On constate alors ici que malgré l’envie de fuir son destin, celui-ci réussit à le rattraper. On peut encore voir qu’Œdipe essaie de fuir la réalité avec la taille de son chapeau qui lui cache les yeux, comme s’il ne voulait pas voir ce qui lui a été prédit encore une fois. 

Oedipe est un personnage héroïque mais qui n’a pas pu accomplir sa mission jusqu’à la fin à cause de son tragique destin. En effet Oedipe va tenter le hasard pour échapper à sa destinée, ce qui ne va que le rapprocher de son destin. Malgré son côté héroïque pour sauver son peuple, Oedipe reste un personnage tragique avec une fin dramatique.

BEGUE Wendy

CAZANOVE Maëli

LEROY Camille

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Comparaison du prologue et de l’exodos d’Oedipe-roi de Sophocle

Prologue

Exodos

Progression

Que peut-on dire de la progression de la pièce en comparant le prologue et l’exodos ?

Personnages

Œdipe – le prêtre – Créon – Le peuple

Messager – Coryphée – Œdipe – Créon – Chœur

Personnage annonçant l’identité d’Oedipe qui fait son apparition dans l’exodos

Personnage d’Oedipe

Au début, c’est un roi arrogant (« on me verra sans doute triompher ou périr ») et proche de son peuple

Il délaisse le pouvoir en faveur de Créon : (« oh prince, noble et généreux prince ! »)

Il est affaibli, isolé du peuple : (« dans des lieux où personne ne m’adresse plus la parole »)

Il passe d’un statut envié à une personne en marge de la société

Lieux / Contexte

Devant le palais d’Œdipe

À l’extérieur du palais

Ne change pas

-Symbolique de la famille et du lieu de la naissance d’Oedipe.
-Liaison entre privé (intérieur) et public (extérieur),symbole politique
→ son exil peut être vu comme une rupture avec sa vie privée et l’abandon du pouvoir.

Événements

-Le prêtre parle au nom de la foule de la peste qui frappe la ville.

-Œdipe fait la promesse de les aider.

-Œdipe s’entretient avec Créon qui lui fait part de la solution que les oracles lui ont transmis.

-Introduction de l’intrigue.

-Évocation de la mort de Jocaste.

-Mutilation d’Œdipe.

-Plainte du chœur et d’Œdipe.

-Tirade d’Œdipe assumant son destin.

-Œdipe qui s’adresse finalement à ses filles

-Résolution de l’intrigue.

Intrigue résolue

Registre

Tragique :

-évocation de l’oracle (les dieux)

-la peste (la mort)

Tragique :

-destin révélé (intervention des dieux)

-mort de Jocaste (la mort)

-récit du messager (péjoratif)

N’a pas changé
-Réalisation concrète des événements annoncés par l’oracle

Atmosphère

Foule affligée (« tout le reste du peuple, pieusement paré, est à genoux »)

Atmosphère cataclysmique.

(« La peste s’est abattue sur nous »)

Libération de la population (Œdipe qui incarne la malédiction, quitte la ville) en opposition avec le malheur d’Oedipe (« tuez-moi, jetez-moi à la mer »)

Atmosphère ambivalente.
État d’esprit différent entre la population et Œdipe

Malheur de la population → malheur d’un seul homme

(« Emmenez mes amis l’exécrable fléau »)

Le problème de la peste est résolu, Œdipe s’en va

Dialogues

Premier dialogue entre Œdipe et le prêtre et ensuite entre Œdipe et Créon.

Entre le messager et le coryphée, entre le coryphée et Œdipe, puis entre Œdipe et Créon.

Le prêtre (qui annonce l’intrigue) est remplacé par le messager (qui l’a résolue)

Soanjhara Addée, Morgade Fiévet, Stessy Infante

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La figure paternelle dans Oedipe-roi

Oedipe a été élevé par des parents adoptifs. En effet, ses parents biologiques ont décidé de l’abandonner suite à la révélation que leur a fait la Pythie : celle-ci disait qu’Oedipe épouserait sa mère et tuerait son père. On peut se demander par quels moyens la figure paternelle est représentée. Dans une première partie nous étudierons la figure paternelle du père biologique : Laios. Puis dans une seconde partie, nous verrons le père adoptif: Polybe qui est présent dans la vie d’Oedipe.

Les parents biologiques d’Oedipe sont Jocaste et Laios.

Laios était un père indigne, il a voulu faire tuer son enfant en l’exposant pour qu’il soit dévoré par les bêtes sauvages, ce qui était un supplice courant dans l’Antiquité. Il est probable que le serviteur ait en réalité obéi à son maître et cloué les pieds de l’enfant, car sans cela ses parents adoptifs ne lui auraient pas donné le nom de «pieds enflés». Un berger a trouvé l’enfant agonisant et l’a délivré par compassion.

On peut voir aussi que Laios est un mauvais père parce qu’il était jaloux de son fils, il aurait préféré avoir sa femme pour lui seul. Il ne montre pas d’affection à son fils dans l’œuvre de Pasolini: nous pouvons voir qu’il a un regard dur, lorsqu’il regarde son fils dans le landau pendant que sa mère  était allée rejoindre ses amis et aussi au moment où les parents sont rentrés du bal et qu’Oedipe s’est mis à pleurer, son père est allé le voir en le regardant encore une fois avec méchanceté et dégoût. Chez Sophocle, dans le KOMMOS nous pouvons comprendre la violence du combat lorsqu’Oedipe dit «Ô vous qui avez bu mon sang, que mes propres mains ont versé, le sang paternel – vous souvenez-vous d’Oedipe ».

Dans le livre le personnage de Polybe est absent. Le messager annonce simplement la mort de Polybe et donc le couronnement d’Oedipe. A contrario dans le film, Pasolini fait jouer le personnage de Polybe, qui intègre Oedipe dans sa vie, son palais. Il fait d’Oedipe son fils légitime, en oubliant totalement les liens du sang, mais plutôt en valorisant ceux du cœur, par exemple après que le berger trouve le nourrisson Oedipe dans le désert et l’accompagne au palais de Polybe, celui-ci est surexcité de l’arrivée de cet enfant et accourt tout joyeux vers Mérope en élevant Oedipe au ciel qu’il surnomme « Fils de la Fortune » comme un cadeau des dieux.

Mais encore Polybe a incité Oedipe à être indépendant, à prendre ses résolutions en considération, afin d’éclairer sa vie, surtout quand il annonce à ses parents qu’il a fait un rêve plutôt flou et qu’il souhaiterait le clarifier en se rendant chez la Pythie. C’est d’ailleurs Polybe qui conseille à Oedipe d’y aller seul, comme un homme, par ses propres moyens, contrairement à sa mère qui voulait qu’une escorte accompagne leur fils.

Pour conclure nous pouvons voir qu’il a eu deux figures paternelles mais qu’il a reçu de l’amour de la part de Polybe son père adoptif et non de la part de Laïos son père biologique.

Alyssa Mérion, Minamey Permal, Solène Vienne

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Analyse du titre

La pièce Oedipe roi est une tragédie grecque de Sophocle (495-406 av. JC). Elle a été représentée vers 430-420 av. JC à Athènes et aurait remporté la deuxième place au concours dramatique lors des Grandes Dionysies au cours desquelles avait lieu traditionnellement plusieurs représentations théâtrales. L’Œdipe roi de Pasolini s’affiche comme une réécriture de la pièce de Sophocle. En quoi ce titre est-il révélateur pour les deux œuvres ? Dans une première partie nous verrons la signification du nom Oedipe, dans une seconde partie nous étudierons l’importance de son règne dans les deux œuvres et dans une dernière partie nous comprendrons pourquoi l’auteur a choisi ce titre. Continuer la lecture de Analyse du titre

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Les lieux importants dans Œdipe Roi

Sophocle est l’un des trois grands tragiques grecs de l’Antiquité avec Eschyle et Euripide. Il est principalement l’auteur de cent vingt-deux pièces dont une centaine de tragédies, mais dont seules huit nous sont parvenues dont Œdipe Roi, joué pour la première fois en 425 avant J-C. Pier Paolo Pasolini est un écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien né en 1922 et mort en 1975. Dans le cadre de sa trilogie grecque, il reprend la tragédie de Sophocle, Œdipe Roi qu’il réalisera en 1967 et qui connaîtra un certain succès. Que ce soit dans le mythe de Sophocle ou la réadaptation cinématographique de Pasolini, des lieux similaires sont repris et renforcent l’aspect du mythe. Ainsi nous pourrons nous demander quelle est l’importance des lieux dans Œdipe Roi. Nous verrons alors le symbole de la quête d’œdipe puis les différents aspects politiques et religieux de ce mythe antique. Continuer la lecture de Les lieux importants dans Œdipe Roi

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