André Gide publie son roman Les Faux Monnayeurs en 1925. Deux ans plus tard, en 1927 sortira Le Journal des Faux Monnayeurs. La quête de la pureté est une obsession littéraire aussi bien que religieuse chez l’auteur protestant qu’est Gide. En s’appuyant sur ces deux œuvres , on pourra se demander comment est exprimée la pureté à travers ces oeuvres. Dans un premier temps, nous verrons comment André Gide cherche à purger le roman et ensuite nous montrerons l’image de la pureté chez différents personnages.
André Gide se trouve dans une quête de purgation du roman. En effet, à travers ses œuvres ( les Faux Monnayeurs et le Journal des Faux Monnayeurs ) on retrouve une critique du roman.
L’auteur critique tout d’abord la mise en forme du roman. Dans le Journal des Faux Monnayeurs, Gide dit « purger le roman de tout les éléments qui n’appartiennent pas spécifiquement au roman». Pour lui, le roman doit être pur, c’est-à-dire que ce qui est au théâtre reste au théâtre par exemple. Autant dans les Faux Monnayeurs que dans le Journal des Faux Monnayeurs, Gide utilise l’art comme un élément de pureté. Dans le Journal des Faux Monnayeurs, Gide va jusqu’à critiquer les auteurs romanesques tel que Balzac qui pour l’auteur ne mêle que des éléments inassimilables, ce qui montre une critique plus profonde.
Dans les Faux Monnayeurs, Gide annonce la théorie du Nouveau Roman en remettant en cause la description des personnages: « même la description des personnages ne me paraît point appartenir proprement au genre ».
On peut également retrouver une image de pureté à travers les personnages des Faux Monnayeurs.
Madame Sophroniska, une doctoresse polonaise, n’apparaît qu’à partir de la deuxième partie du livre. Elle apparaît avec de bonnes intentions puisque en effet, elle essaie de guérir Boris. Sophroniska représente le mysticisme ( qui est une croyance religieuse ou philosophique fondée sur le sentiment et la connaissance. Elle désigne également le fait que l’homme peut entrer en communication avec Dieu) , puisque celle-ci nous dit que « sans mysticisme, il ne se fait ici-bas rien de grand, rien de beau. ». Elle agit de façon à ce que le bien doive toujours triompher du mal.
Puis, il y a sa fille Bronja qui apparaît aussi à la deuxième partie du livre. Gide la décrit comme un personnage à l’apparence angélique et d’ailleurs, dans le roman, il l’associe aux anges puisqu’elle en voit. Le fait de voir des anges montre toute la pureté que représente le personnage de Bronja et d’ailleurs Boris lui dit: « Bronja, toi, tu n’es pas méchante, c’est pour ça que tu peux les voir les anges. » Au premier chapitre, Edouard décrit la jeune fille et précise d’ailleurs que le son de sa voix semble plutôt « angélique qu’humaine ». De plus, Bronja est une enfant très pieuse, sa pureté vient de là. Son éducation passe par le mysticisme.
Boris apparaît pour la première fois dans le chapitre deux de la deuxième partie du livre. Il est présenté comme un personnage innocent, vulnérable et attachant. Boris est raccroché a plusieurs tragédies ; il n’a l’air que de subir ce qu’il lui arrive. La vie que lui a fait mener sa mère le fait dériver et contribue à son déséquilibre et à la naissance de ses troubles, de ses tics et de ses manies, qui le rendent nerveux, ce qui le conduit chez Mme Sophroniska. Il y rencontre Bronja, qui lui apparaîtra comme un ange et il tombera amoureux. Lorsque Bronja décède, il est désespéré. Boris se fait souvent avoir par les autres, il apparaît vulnérable. Il est terrifié par ses camarades, il se sent gêné et inférieur aux autres : « parmi les autres, il avait l’air d’une fille, le sentait et s’en désolait ». Dans le Journal des Faux Monnayeurs, Gide parle de Boris en utilisant les expressions « chasteté », « sobriété », « sensibilité », ou encore « noblesse de l’âme ».
Lorsque l’on pense à l’oeuvre de Gide, on penserait plutôt à la place importante que le diable et le mensonge tiennent. Cependant on peut en effet trouver une image de pureté, non seulement avec la recherche du roman pur mais aussi à travers les personnages. On peut comprendre qu’il y a une opposition entre le mal et la pureté.
Georger, Hoarau, Lof
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