Allez ici:
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/pasolini/oediperoi.htm
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Pier Paolo Pasolini est un écrivain, poète, journaliste, scénariste et réalisateur italien, né le 5 mars 1922 à Bologne, et assassiné dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, sur la plage d’Ostie, près de Rome.
Ses œuvres suscitent souvent de fortes polémiques (comme pour son dernier film, Salò ou les 120 Journées de Sodome, sorti en salles l’année même de sa mort), et provoque des débats par la radicalité des idées qu’il y exprime. Il se montre très critique, en effet, envers la bourgeoisie et la société consumériste italienne alors émergente.
Son œuvre Œdipe roi (Edipo re) est un film sorti en 1967.Il est inspiré de la tragédie éponyme de Sophocle (voir Œdipe roi), de sa suite, Œdipe à Colone, et plus généralement du mythe d’Œdipe.
Les acteurs Franco Citti, Silvana Mangano et Ninetto Davoli jouent dans cette œuvre mais ce sont aussi des acteurs récurrents qui sont souvent présents dans les films de Pasolini. Continuer la lecture de Les acteurs récurrents de Pasolini
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Comme tout autre mythe, celui d’Oedipe était à la base un mythe oral, mais il fut adapté pour la première fois par Eschyle puis par Sophocle durant l’antiquité. Premièrement nous allons nous intéresser aux « auteurs fondateurs » du mythe ; dans une seconde partie nous parlerons du mythe en lui-même ; enfin nous verrons les différentes adaptations de ce mythe à travers le temps. Continuer la lecture de Le mythe d’Oedipe
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I- Présentation de l’œuvre
Gustave Moreau est un peintre, graveur, dessinateur et sculpteur français du 19ème siècle et notamment l’un des principaux représentants en peinture du symbolisme imprégné du mysticisme (courant dans lequel on retrouve des traits reliés aux mystères, aux choses cachées ou secrètes).
Il peint « Oedipe et le Sphinx » en 1864, exposé actuellement au Metropolitan Museum of Art, à New York. Ce tableau de Gustave Moreau représente la scène avec Oedipe et le Sphinx : Continuer la lecture de « Oedipe et le Sphinx », Gustave Moreau
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Son nom provient du grec ancien Σφίγξ / Sphígx, dont l’étymologie n’est pas assurée. Le rapprochement que les Grecs faisaient avec le verbe σφίγγω / sphíggô, signifiant « étrangler », est une étymologie populaire qui ne repose sur rien ; la forme originelle est peut-être Φίξ / Phíx, utilisée chez Hésiode. Le mot grec est féminin, ce qui explique les transcriptions anciennes « Sphinge » ou « Sphynge ». Si l’usage français a retenu le masculin pour le mot commun, la désignation de nombreuses statues étrusques utilise la forme féminine. Ainsi, on ne sait comment on doit le désigner: entre sphinx et sphinge, qui suis-je? Telle est la question…alors doit-on l’appeler sphinx ou sphinge? Pour répondre à cette question nous étudierons la représentation de cette créature dans l’œuvre d’Œdipe-Roi: dans une première partie l’originel, celle de Sophocle ; puis, dans une seconde partie l’adaptation cinématographique de Pasolini ; enfin, nous comparerons dans une dernière partie les deux représentations de la créature de ces deux célèbres auteurs. Continuer la lecture de Le Sphinx et/ou Sphinge dans Oedipe Roi
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La tragédie grecque est apparue en tant que telle au VIIème siècle avant J.C, issue d’un cantique dédié à Dionysos (dieu de l’excès, de la démesure et du vin), le Dithyrambe. Continuer la lecture de La Tragédie Grecque
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Le théâtre grec est né et s’est développé au cours des VIème et Vème siècles avant Jésus-Christ. Il s’agissait au début de cérémonies religieuses, célébrées en l’honneur de Dionysos le dieu du vin et de la fête.
Au début du théâtre grec on jouait des «tragédies», des pièces qui racontaient des histoires dramatiques.
Ce n’est qu’à la fin du Vème siècle av J.C que les «comédies», des pièces qui racontaient des histoires drôles, apparurent. Les personnages préférés pour ces pièces étaient les bouffons, les esclaves et les serviteurs.
Une troisième forme de pièce apparaît par la suite: les dithyrambes, des chants religieux.
Le théâtre grec était très religieux. En effet des concours de tragédies ont été organisés à partir de 536 ou 535 av.J.C à l’occasion des Grandes Dionysies, des journées de fêtes consacrées à Dionysos chaque printemps. Ces journées se déroulaient pendant 3 jours où l’on jouait des tragédies choisies par le gouvernement.
Comment était-ce disposé ?
Toujours construit sur un flan de colline pour la parfaite acoustique procurée, le théâtre grec avait comme le théâtre romain une architecture très pointilleuse : en effet les théâtres grecs étaient construits à ciel ouvert en hémicycles, les représentations ne pouvaient donc être faites qu’en plein jour et si le temps le permettait. Entièrement en pierres il était composé de 6 parties distinctes nommées : THEATRON, ORCHESTRA , PROSKENION, THYMELE, PARODOS, SKENE.
Au centre se trouvait l’Orchestra où se produisaient les danseurs et les chœurs.
L’Orchestra était un terrain de terre battue circulaire avec un autel dédié à Dionysos, en son centre, la Thymélé.
Derrière l’orchestra se trouvait la Skene. D’abord en bois la Skené était une petite baraque en bois ou pouvaient se changer les comédiens, elle prit plus tard une place plus importante en devenant un élément du décor, même si les Grecs n’attachaient pas d’importance au réalisme du décor qui restait schématique. C’était au spectateur de s’imaginer la scène que la tragédie jouée lui décrit.
Deux sortes de rampes d’accès permettaient de rejoindre ces deux parties, les Parodos. L’une était ouverte à l’Agora, place publique, et l’autre au Pirée qui correspondait au Port,
Entre la Skéné et l’Orchestra se trouvait le Proskenion. Le Proskenion était l’endroit où jouaient les acteurs et était surélevé par rapport à l’Orchestra.
Face au Proskénion et à la Skéne, et entourant l’orchestra se trouvait le Theatron, du grec « D’où l’on regarde » autrement dit, les gradins.
Les places étant attribuées en fonction des catégories sociales, les prêtres et juges pouvaient profiter du premier rang composé de sièges en marbre avec dossiers. Les femmes étaient le plus souvent sur les gradins élevés.
Tous les secteurs qui forment le Theatron sont égaux les uns aux autres, et les gradins étaient disposés en hémicycle de 240°.
Tous les citoyens devaient assister au spectacle et recevaient une obole pour cela s’ils n’avaient pas les moyens.
La place du comédien sur la scène :
Les acteurs portaient des masques, qui étaient moulés sur leur visage, ce qui permettait de reconnaître les personnages,
Les acteurs portaient des tuniques, courtes pour les comédies et longues pour la tragédie,
ils avaient aussi des manteaux et des chaussures hautes.
Le poète avait le rôle du metteur en scène ; il pouvait reléguer son travail à un maître de chœur. Le chœur chante et danse ; c’est le rôle du coryphée de les diriger. Le chœur doit contenir quinze choreutes, eux-mêmes séparés en demi-chœur.
Pour les pièces de théâtre, les femmes n’avaient pas le droit de monter sur scène; tous les rôles étaient joués par les hommes.
Les 3 acteurs (masqués) + les 15 choristes (visages nus) = 18 comédiens,
toujours de sexe masculin même pour les rôles féminins.
On peut voir que sur cette image, les acteurs sont en hauteur et le chœur
se trouve en dessous des acteurs.
Le chœur chante et danse mais il sert aussi de complément à l’histoire et plus tard le chœur aura un dialogue avec les acteurs.
– Les chœurs se situent au niveau de l’orchestra ( n°3 sur le schéma).
– Les acteurs jouaient sur la scène (n°6 sur le schéma ).
On voit bien ici que les chœurs et les acteurs sont éloignés et que l’autel de Dionysos les sépare.
Adeline B, Naomie, Maximilien
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Pier Paolo Pasolini, est à la fois écrivain, journaliste, scénariste et réalisateur italien. Il s’intéresse très jeune au cinéma en fréquentant le ciné-club de son lycée. Surnommé « l’Enragé », il incarnait de son vivant toutes les contradictions de son époque. Très attaché aux mythes, il décidera de sortir une trilogie grecque composée de trois mythes antiques : « Oedipe-Roi » (1967) ; « Médée » (1969) ; « Carnet de notes pour une Orestie africaine » (1968-1970). A travers cette trilogie, il va s’attacher à montrer l’intemporalité et l’universalité des mythes : « Qu’on ne tente pas de nous ôter notre foi dans une renaissance prochaine de l’antiquité grecque. ». Il va aussi chercher à pousser son lecteur à se questionner sur lui-même dans le but de lui faire comprendre que les contraintes qu’il croit lui être imposées par la société à travers l’éducation ou encore la famille constituent en réalité des libertés. L’antiquité grecque est, avant tout, pour Pasolini synonyme de renouveau.
Pasolini débute sa trilogie grecque avec le mythe le plus connu et le plus revisité : le mythe d’Œdipe. En effet, en 1968 il sort son film « Œdipe-Roi »tiré de la tragédie grecque du même nom écrit par Sophocle. Son choix de commencer par ce mythe en particulier n’est pas anodin. En effet dès sa plus tendre enfance Pier Paolo Pasolini a été atteint du « complexe d’Œdipe » : il a ressenti des sentiments ambigus pour sa mère, des sentiments qu’il nomme « peurs érotiques ». Il a toujours essayé de s’en éloigner et « Œdipe-Roi » a été pour lui une façon de comprendre ses peurs.
Le film ne suit cependant pas mot pour mot le mythe tel que nous le connaissons, en effet Pasolini l’a adapté y rajoutant même des allusions à sa propre vie. Les scènes vont d’ailleurs prendre place en Italie, à un moment du film les personnes vont même revenir dans la ville natale de Pier Paolo Pasolini. Les changements, entre la tragédie et le film, sont flagrants : dans le film c’est le père biologique d’Œdipe qui annonce lui-même la prophétie et non un oracle, la mère n’est pas aussi amoureuse de son mari et repousse même ses avances en surveillant le berceau de son fils, Œdipe n’est plus aussi héroïque car il triche pendant les jeux du lancer de disque tandis que dans la tragédie il affronte les épreuves sans tricher (épisode de l’énigme du Sphinx).
« Médée » est la seconde tragédie reprise par Pasolini pour sa trilogie des œuvres antiques. Directement inspiré du mythe de Médée (version d’Euripide), le film sort en 1969. Ici aussi il y a une confrontation entre un monde disparu représenté par Maria Callas dans le rôle de Médée, et la modernité de la « polis » (cité grecque) représenté par le personnage de Jason…
Le travail de Pasolini dans ce film n’est pas sans rappeler celui d’Euripide avec la déchirure entre deux époques, deux histoires. A travers ce film le réalisateur confronte les contradictions de son époque à celles du passé. Un parallèle entre deux époques est établi : entre un monde culturellement rural et la modernisation massive d’une société de consommation (capitalisation).
Cette juxtaposition de deux époques (antique et celle de l’auteur) va d’ailleurs se retrouver dans tout le film et en faire l’originalité.
Enfin, pour clore sa trilogie grecque Pasolini sort son film « Carnet de notes pour une Orestie africaine » en 1970, tiré de la tragédie de l’Orestie d’Eschyle.
Il va créer une mise en scène alliant modernité et antiquité, ainsi il va mettre en relation des thèmes antiques dans une époque contemporaine, il va déplacer aussi bien la sémantique de l’œuvre que le spectateur, qui va voyager. En effet, il va y avoir une transposition par la démarche archéologique et ethnologique entreprise par Pasolini faisant de ce film un film hybride mêlant documentaire et fiction dans la mise en scène. Il va interroger les modalités du travail intertextuel entre les textes antiques et leur « actualisation » cinématographique dans le but de traiter des problèmes sociaux de son temps.
Cette trilogie, ne reprenant que des tragédies grecques, est très sombre. Tout de suite après sa sortie Pasolini tournera la « Trilogie de la vie » qui finira elle aussi par une note sombre avec le film : « Salo ou les 120 journées de Sodome », en 1975, un film qui fera scandale pour sa noirceur mais qui sera aussi le dernier film du cinéaste qui meurt la même année.
Lionel Mamode-Issop, Paolo Rodriguez, Daniella Permal-Ellama
TL
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Le tableau d’Ingres datant de 1808 et 1827 s’intitule « Œdipe et l’énigme du Sphinx » et est actuellement au musée du Louvre à Paris. Cette peinture est une huile sur toile avec une dimension 189 × 144 cm.
Le célèbre peintre français nommé Jean Auguste Dominique Ingres, est connu comme étant « le maître du dessin ». Continuer la lecture de « Œdipe et l’énigme du Sphinx », Ingres
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En quoi Madame Bovary est-il un roman d’apprentissage ?
Déjà qu’est-ce qu’un roman d’apprentissage ? Ce type de récit traite de la confrontation d’un personnage central avec différents domaines du monde (culturel, sentimental, intellectuel, social). Il présente souvent la jeunesse du héros et retrace son parcours sur plusieurs années. Encore jeune et naïf, le personnage principal va devoir affronter un monde réaliste et hostile qui finira par aboutir soit à un accomplissement, soit au contraire à une désillusion qui accompagne la perte d’un idéal. Ainsi nous pourrons demander en quoi Madame Bovary est un roman d’apprentissage.
I- Le roman d’initiation
Madame Bovary correspond au roman d’initiation : en effet Flaubert retrace la vie entière d’Emma, de son adolescence jusqu’à sa mort. Il nous la montre en présentant Emma comme une jeune fille naïve et romantique qui ne lit que des romans à l’eau de rose (avec les clichés du prince charmant, de la fin heureuse comme on le voit au chapitre 6 de la partie I). Emma est confrontée à la réalité, lorsqu’elle se marie avec Charles. Elle connaît une première déception, qui lui fait prendre conscience que le mariage n’est pas facile. Persuadée que la vie dont elle rêve existe, elle va la rechercher à plusieurs reprises à travers de nombreux déménagements et des conquêtes. Emma va à travers le roman de Flaubert essayer d’évoluer tout au long de l’histoire. Elle recommencera une nouvelle expérience après chaque échec, voyagera de ville en ville et fera de nombreuses rencontres.
II- En quoi cela est-il un échec ?
Cependant son éducation religieuse, au couvent, ne va consister qu’à lire des romans « à l’eau de rose » remplis de clichés romantiques qui ne vont pas lui apprendre la vie telle qu’elle est, mais déformer la réalité ce qui causera un premier échec, culturel. En raison de ces lectures, le mariage avec Charles est un échec ; et c’est toujours à cause de ce mariage, dans lequel elle s’ennuie profondement qu’elle va rêver d’aristocratie, notamment avec l’épisode du bal, au chapitre 8, après lequel elle sera sûre de ne pas être à sa place. Elle veut devenir plus noble, plus riche, une de ces princesses qu’elle s’imagine si bien avec ses nombreuses lectures. Elle rêve de Paris, de cete capitale somptueuse, où l’on ne s’ennuie jamais. Malheureusement, Emma n’est qu’une bourgeoise, et dépendant financièrement de son époux elle ne peut évoluer dans la société. Finalement, elle rencontrera Rodolphe avec qui elle aura une aventure extra-conjugale, ce qui l’éloignera de son idéal religieux. Emma s’entête et répete la même erreur lorsque Rodolphe la quitte, avec Léon (la troisième partie du roman). Madame Bovary n’apprend pas de ses expériences, elle ne comprend pas et va sans cesse vouloir échapper à la réalité. Elle ne veut que son monde utopique, dans lequel elle vit avec un prince, noble, où elle voyage… Elle ne se remet jamais en question, et même si elle essaye parfois d’être vertueuse envers son mari et sa fille (qu’elle n’aime pas), ses désirs ne font qu’augmenter, et elle retombe dans les bras d’un amant. Elle ne se satisfait jamais de ce qu’elle a, de sa condition sociale, et reste dans son monde idéalisé. Elle rêve sa vie plutôt qu’elle ne la vit. Elle ne se remettra jamais en question et c’est ce qui causera sa perte. Elle ruinera Charles, à force de toujours déménager, de s’acheter de belles tenues pour ressembler à ces aristocrates. Nous avons donc une longue liste d’échecs à l’actif d’Emma, qui finit par se suicider en avalant de l’arsenic.
Ainsi, Madame Bovary est un roman d’apprentissage puisque Flaubert conte la vie d’Emma depuis son adolescence, ses expériences et ses relations, dans de nombreux domaines, ici, culturel, sentimental, social. Cependant, cela aboutira à un échec total et omniprésent. Dès le début du roman, nous comprenons que Madame Bovary court à sa perte. Elle connaîtra l’echec financier, culturel, religieux et sentimental.
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