C’est au XVIIe siècle que Madame de La Fayette publie anonymement sa nouvelle intitulée La Princesse de Montpensier. Plus tard, au XXIe siècle, Bertrand Tavernier l’adapte en film en reprenant le même nom. Les deux œuvres mettent en avant la société d’antan, faisant ressortir toutes ses caractéristiques les plus essentielles, telle que la position de la femme ou l’accomplissement au sein de la structure sociale. Retrouvant de nombreux traits communs entre les personnages féminins secondaires, nous nous pencherons sur ce qui révèle la place de la femme au XVIe siècle.
Dans un premier temps, nous verrons que la femme est connue comme obéissante et dans un second temps nous analyserons les quelques formes de rébellion passive.
- Il est vrai qu’au XVIe siècle, la femme est une personne soumise, devant se plier aux ordres des figures masculines. Dans le mariage notamment, les femmes sont réduites au silence. Nous le voyons avec la mère du prince de Montpensier et Catherine de Guise. Cela nous démontre une vérité quant à la vie de couple. Les hommes ont tendance à se remarier lorsque leur épouse décède et les jeunes filles se voient forcées aux mariages. Chacune des interventions de la mère du prince est coupée par son mari, ou alors contredite et tue. En outre, de par sa fragilité physique on ne peut l’imaginer essayant de se rebeller contre son mari,ç ou même lui faire part de ses pensées.
Vient ensuite Catherine de Guise. Dès le début du film, elle est liée à la condition de la femme. Lors de leur promenade, Catherine marche aux côtés de son frère Mayenne, alors promis à Marie. Elle lui souffle qu’il obéit trop à son frère aîné Henri, qui lui aurait sommé de le laisser seul avec Marie. Ce dernier rétorque alors qu’elle aussi suit les instructions. Mais elle va se justifier de par son sexe : “Mais je suis une fille. Quand seras-tu un homme ?”. Jeune fille, elle semble alors assez ancrée dans les codes sociaux de son époque. Subtilement, elle introduit le fait que les femmes ne sont pas si libres.
Il en va de même pour la mère de Marie, qui lui avoue n’avoir jamais aimé son père, qu’il est de son devoir de s’habituer à vivre ainsi.
Les rangs sociaux permettent aussi de mettre en lumière certains aspects de la condition féminine.
Nous pouvons le constater avec Jeanne, la servante de Marie. Son apport dans l’oeuvre est assez importante et plus riche qu’on ne pourrait le croire. Nous la voyons aux côtés de Marie, riant, chantant et dansant : Jeanne montre ici que les femmes ont besoin de contact humain et de plus qu’un cadrage monotone. De plus, elle participe au fait que la vie de Marie soit moins austère. Néanmoins, elle montre que les relations sexuelles peuvent aussi procurer du plaisir physique. Si dans la nouvelle de Madame de La Fayette, le premier rapport entre Marie et le prince de Montpensier est décrit comme un contrat, Jeanne va démontrer (dans des relations hors mariage) que l’acte sexuel peut être plus qu’un engagement. Dans le film de Tavernier, les spectateurs assistent en même temps que Marie à cette scène. Et plus tard, Marie et le prince de Montpensier auront une nuit d’amour non montrée à l’écran, mais nous pouvons constater aux sourires des personnages que celle-ci s’est bien déroulée. Peut-on penser que sans l’observation du rapport intime de Jeanne, Marie n’aurait pas vécu une telle nuit ?
Il y a aussi plusieurs rébellions, que l’on pourrait qualifier de passives, dans le comportement de certaines femmes.
De toute évidence, Catherine de Médicis est un personnage nuancé et intéressant. C’est une figure de force par son intelligence, sa culture et son investissement politique. Elle semble à la fois crainte et influençable : “Ma mère à ma demande vous recevra. […] Ce n’est pas un ogre. Simplement une ogresse, que j’ai gavée de compliments à votre égard.”. Nous sommes donc forcés de constater qu’elle détient un certain pouvoir et son importance dans le royaume français. Ainsi, elle vient apporter une nuance aux éléments donnés pour décrire le genre féminin.
Par la suite, nous remarquons une manière de pensée qui diffère de la femme soumise.
Catherine de Guise, en tant que nouvelle épouse du duc de Montpensier, va être un peu plus rigoureuse. Lorsque son mari l’appelle, elle va feindre l’ignorance, ne répondant pas immédiatement présente. Ce comportement est dû au fait qu’elle parle avec Marie, lui disant qu’elle a été vendue comme du bétail. Ayant été promise, sa façon d’envisager les événements a changé. Bien que soumise à la volonté familiale (“Cette heureuse circonstance doit rapprocher nos maisons” dit Henri), elle ne conçoit plus les liens du mariages de la même façon enfantine. Alors qu’elle sommait son frère de s’imposer pour avoir Marie, elle critique désormais les hommes. Être une femme, accepter la soumission et sa condition de vie sont inévitables, mais elle semble avoir pris conscience de la discrimination se cachant derrière tout cela.
En conclusion, nous pouvons reconnaître que les femmes ont des rôles divers. Le film et la nouvelle montrent tous deux plusieurs angles de visions sur ces dernières, permettant aux lecteurs/spectateurs de comprendre la vie quotidienne des différentes femmes de différents rangs sociaux. Si elles sont cadrées et écrasées par les hommes, elles parviennent tout de même à réfléchir et à sortir la tête du cocon dans lequel la société tente de les enfermer.
CLAIN Manon
DELIRON Vinia
PAYET Lola
TL
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