Le diable (Les Faux-Monnayeurs & Le Journal des Faux-Monnayeurs)

Le Diable tire son étymologie du latin diabolus qui signifie « celui qui divise » ou « qui désunit » ou encore « qui détruit ». Ce nom représente l’esprit du mal (aussi appelé Lucifer ou Satan dans la Bible).  André Gide a dit: « Il n’y a pas d’œuvre sans collaboration du démon ». L’auteur des Faux-monnayeurs souligne les diverses figures tentatrices présentes dans ses œuvres. Le roman met en scène un tourbillon de passions, mêlé à des protagonistes diversifiés et complexes. Il entreprend le Journal des faux-monnayeurs, révélateur de ses pensées sur sa progression dans l’élaboration du roman. Dans le journal il écrit que le sujet principal du roman pourrait être «le traité de la non-existence du diable». Ainsi, son apparition n’est pas anodine. Comment est caractérisé le diable dans les œuvres ? Ainsi, nos axes de réflexions se précisent: en premier lieu nous verrons le diable au sens actif, puis nous traiterons de ses possibles significations.

 

I/ La présence du diable

  1. A) Une apparition récurrente

Le thème diabolique est présent dans les Faux-monnayeurs dès les premières pages avec Bernard: « La famille respectait sa solitude, le démon pas ». Le lecteur est immédiatement interpellé par cet aspect sombre qui ne va cesser de ressurgir tout le long de l’œuvre.

Gide insiste fortement sur cette idée dans le Journal car « il voudrait un (le diable) qui circulerait incognito à travers tout le livre et dont la réalité s’affirmerait d’autant plus qu’on croirait moins en lui. »

Le diable représente une réelle symbolique car il survient lorsque les personnages doutent. Les scrupules de Vincent sont l’expression de sa conscience. Une fois éteinte, cette conscience appartiendra au diable qui va se jouer de son âme : Vincent deviendra un démon du jeu, démon de l’ennui, démon de la folie.

  1. B) Une réelle manipulation

Ce diable semble avoir une emprise sur les personnages. Il est présent avec Vincent entre autres, déchiré par sa propre conscience car il est tenu de verser une somme d’argent à Laura, qui attend un enfant de lui lors de liaisons extra-conjugales. Le diable semble prendre l’apparence d’un personnage à part entière surgissant du dos de Vincent par exemple, ainsi qu’Olivier ou encore Édouard lorsqu’il envoie Boris à la pension des Vedel.

Le diable aussi est personnifié à travers Édouard qui va manipuler les autres, notamment sur des personnages moins puissants que lui, comme Boris (il va causer sa mort), son neveu Georges avec qui il joue un jeu trouble et puis Caloub dont il semble « curieux » de faire la connaissance.

II/ La symbolique du diable

  1. A) Plusieurs personnages

En effet, le roman de Gide peut être considéré comme un carrefour à problèmes où se retrouvent de nombreux personnages symboliques.

Effectivement quelques protagonistes symbolisent le rôle du maudit car ils influencent certains personnages et montrent le mauvais chemin à d’autres. Nous pouvons évoquer Lady Griffith et Passavant qui sont les « démons » de Vincent. Les deux mentors incitent Vincent à basculer du côté obscur. Par exemple, ils lui enseignent la facilité de l’argent ainsi que l’enfermement dans ses mauvais instincts, tel que le mensonge.

Le comte Passavant reflète parfaitement cette image du diable car il est l’ennemi d’Édouard, tant sur le plan sentimental que professionnel. Le comte ne voit que l’aspect commercial de la littérature tandis qu’Édouard adopte un point de vue plus élitiste. Passavant représente le vice, la malice ainsi que l’argent facile.

C’est aussi le cas d’Armand avec Bernard et sa sœur Sarah, qu’il va pousser à se détacher de la religion et de l’opinion croyante familiale. Elle sera dévergondée et aura des relations physiques avec Bernard.

 

  1. B) Plusieurs interprétations

Les apparitions diaboliques semblent être en rapport avec l’un des sept péchés capitaux de la Bible, comme l’orgueil caractérisé par La Pérouse (chez qui le diable est moins flagrant). Olivier symbolise le péché de l’envie car il jalouse son ami Bernard. Puis, La Pérouse affirme: « Le diable et le bon Dieu ne font qu’un ». Nous pouvons dire que nous avons ici un dieu méchant : « A ses serviteurs mêmes, Dieu ne fait pas confiance et il convainc ses anges d’égarement ».

En effet, les deux meurtrissent les hommes.

 

Nous pouvons dire que le diable apparaît dans les moments de crise. Il est en nous tous, et va par la suite user des faiblesses de chacun.

 

CLAIN Manon, Deliron Vinia, Sarrazin Eva,  Zafisolo Mardine

 

Citations

 

” De quel démon avait-il [Vincent] alors écouté le conseil ?”

 

“La culture positive de Vincent le retenait de croire au surnaturel ; ce qui donnait au démon de grands avantages ? Le démon n’attaquait pas Vincent de front ; il s’en prenait à lui d’une manière retorse et furtive. Une de ses habilités consiste à nous bailler pour triomphantes de nos défaites.”

 

“Cet étrange garçon [Vincent] […] se croit possédé par le diable ; ou plutôt il se croit le diable lui-même si j’ai bien compris ce qu’il disait.”

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