La peste dans la pièce de Sophocle et le film de Pasolini

Dans la pièce d’Oedipe-roi de Sophocle, la peste détient une place importante historiquement et symboliquement.  Après qu’Oedipe est devenu roi et a épousé Jocaste, une Peste ravage la ville. Œdipe traduit cela par la colère des dieux face au meurtre non résolu du précédent roi (Laios, qu’Œdipe a tué sans le savoir en allant à Thèbes.) Ainsi à travers la Peste, les dieux exigent le châtiment du coupable. Cette Peste n’est autre que le point de départ de la découverte par Œdipe de l’accomplissement de son destin ( c’est-à-dire qu’il a tué son père et épousé sa mère). En effet, puisque cette Peste signifie la colère des dieux face au meurtre du précédent roi, Laïos, Œdipe va vouloir venger la mort de ce roi et proclame que l’assassin sera banni de la ville. Œdipe va alors consulter l’oracle Tirésias qui va lui faire comprendre que ce meurtrier qu’il cherche tant n’est autre que lui-même.
Ainsi la Peste annonce la chute de l’œuvre, la découverte de l’affreuse vérité pour Œdipe.

Historiquement, cette peste se rattache à celle d’Athènes en 430-429 av. J.-C. (peu de temps avant que Sophocle n’écrive sa pièce), qui fit plusieurs dizaines de milliers de morts.
Chez Pasolini, la Peste symbolise le double crime commis par Œdipe : le parricide et la relation incestueuse. Le réalisateur nous le fait comprendre en juxtaposant chaque scène dans lesquelles Œdipe fait l’amour à Jocaste ( sa mère et épouse donc) avec des images de la Peste qui ravage la ville de Thèbes. Pasolini y ajoute une dimension sociopolitique, puisqu’il montre la sphère privée du roi et celle publique. Pour Pasolini, le privé est politique. Et ce dernier souhaite à travers ce film et plus particulièrement la symbolique de la Peste faire tomber le capitalisme et donc dans les scènes d’amour suivies de la vision de la Peste, Pasolini montre que la vie privée d’Œdipe influe sur la ville. La sphère privée et publique sont par conséquent sans cesse en guerre dans le film “Œdipe-roi”.

Eudore Laurent, Goutorbe Flavie, Paviel Mathilde

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