Le mannequin, objet surréaliste

Le motif du mannequin apparaît de façon récurrente chez les artistes surréalistes, qu’ils soient écrivains, sculpteurs ou peintres.

De Chirico est le premier à introduire cet objet symbolique dans ses tableaux. L’homme disparaît, laissant place à une pâle copie, un mannequin de bois.

« Le Prophète », Chirico, 1915

Pour André Breton, fasciné par Chirico, le mannequin engendrele merveilleux surréaliste, en inspirant le sentiment d’inquiétante étrangeté dont parle Freud (« Das Unheimliche », 1919) : l’objet familier, ici à mi-chemin entre l’inanimé et l’animé, entre l’humain et le monstrueux, devient source d’angoisse et de malaise.

Ainsi, le mannequin renvoie au monde réel mais, en même temps, le dépasse : ses connotations (un double féminin, un être étrange, la perfection) ou son association à d’autres objets bizarres (la cage d’André Masson par exemple) établissent un lien avec un autre monde. Le lecteur-spectateur est ainsi guidé vers la surréalité. Et l’objet familier, issu du quotidien, se transforme en objet étrange, en objet poétique. 

Mannequin, André Masson, 1938

Mannequin, Salvador Dali, 1938

 

Mannequin, Man Ray, 1938

Quels dessins de Man Ray représentent un mannequin, une femme-objet? Quels sentiments sont ainsi provoqués? A votre plume…

 

 

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